À Conakry, dans le quartier Hamdallaye, secteur 2 (commune de Ratoma), une jeune mère de vingt ans a mis fin à ses jours à l’aide d’un couteau, tôt dans la matinée du lundi 29 septembre. Fatoumata Diaraye Diallo, qui venait d’accoucher quelques jours plus tôt, laisse derrière elle un nourrisson et une famille sous le choc.

Selon Mamadou Mouctar Diallo que nous avons interrogé, celle qui était sa sœur cadette avait passé la nuit dans la chambre, avec sa tante et son bébé. « Vers 5 heures du matin, elle est sortie discrètement et s’est rendue au salon où elle s’est tranchée la gorge avec un couteau. Son sang a même éclaboussé une fillette qui dormait sur le canapé. Je l’ai trouvée couverte de sang, avec des traces de couteau au cou », raconte-t-il, ému.

Pour la famille, c’est un suicide incompréhensible. La victime ne présentait pas de troubles psychologiques apparents et n’avait pas de différend avec son époux, qui est aussi son cousin. Tous deux s’étaient séparés la veille « sur de bons termes ».

D’après les proches, le seul souci de Fatoumata était lié à des problèmes de tension artérielle. Une de ses sœurs explique que la défunte souffrait depuis plusieurs mois d’hypertension, accompagnée de maux de tête intenses qui avaient poussé son mari à la transférer de Sangarédi à Conakry pour un meilleur suivi médical.

Ouverture d’une enquête

Après plusieurs consultations, son état s’était stabilisé. Elle avait même décidé de retourner à Sangarédi pour accoucher, mais une crise est survenue dans la foulée des préparatifs du voyage. Elle a finalement donné naissance à une petite fille, il y a quelques jours, dans une clinique de Ratoma.

Les médecins l’avaient gardée sous observation avant de la laisser rentrer à la maison, estimant que sa tension était revenue à la normale. Mais lors d’un nouveau contrôle, peu après, ils avaient constaté une nouvelle hausse et recommandé qu’elle soit conduite à l’hôpital Jean-Paul II pour un suivi spécialisé. Elle devait s’y rendre justement ce lundi matin, avant que la tragédie ne survienne à l’aube.

Ses proches soulignent que rien, dans son attitude, ne laissait présager un tel drame. L’une de ses sœurs, qui a passé la soirée avec elle, raconte que la nourrice paraissait détendue et ne se plaignait plus de douleurs. Ce n’est qu’au petit matin que la famille a découvert le drame.

Alertés, des agents du Commissariat central de Ratoma se sont rendus sur les lieux pour dresser un constat. Le corps de la défunte a ensuite été transporté dans une clinique de Conakry pour autopsie. Le veuf et d’autres personnes présentes sur les lieux du crime ont été retenus par la police dans le cadre de l’enquête.

La disparition soudaine de Fatoumata Diaraye Diallo, survenue seulement quelques jours après avoir donné la vie, suscite choc, douleur et incompréhension. La police, la famille et l’entourage cherchent encore des explications à un geste aux motivations floues.

Aïssatou Bah (Stagiaire)