Le 6 octobre, les élèves ont repris le chemin de l’école par endroit à travers le territoire national. À Matoto, dans plusieurs établissements scolaires, les salles de classes sont restées vides ou à moitié occupées. Plusieurs enseignants programmés se sont tourné les pouces toute la matinée.
Comme à l’accoutumée, les élèves ne se sont pas rendus en nombre à l’école en ce jour de la rentrée scolaire 2025-2026. Dans la commune de Matoto (banlieue de Conakry), plusieurs écoles n’ont pas renoué avec l’ambiance habituelle. Au lycée public Léopold Sédar Senghor de Yimbaya, des enseignants ont vainement attendu leurs élèves. Les premiers cours ont été néanmoins dispensés dans des salles à moitié vides. Pour huit, dix ou quinze élèves par salle. Sur 1 200 élèves attendus, 850 ont répondu présents. Pourtant, les 17 enseignants programmés du jour ont répondu aussi présents. Tout comme les encadrants. « Je m’attendais à la présence de tous les élèves, puisque nous sommes dans un établissement où l’on ne paie ni le frais de réinscription ni de mensualité. Je suis étonné de ces absences. Si on veut réussir son examen, un apprenant doit être à l’école dès le premier jour de la rentrée, parce que les épreuves de fin d’année peuvent venir des premières leçons du programme annuel », alerte Sékou Oularé, le proviseur du lycée Léopold Sédar Senghor de Yimbaya.
Il invite les parents à faire venir leurs enfants à l’école, afin d’identifier leurs salles et de reprendre les cours sans délai. « Un parent soucieux de l’éducation de son enfant doit toujours être en contact direct et permanent avec l’encadrement de l’école », affirme-t-il.

« Heureuse avec le kaki »
Derrière le lycée public Léopold Sédar Senghor de Yimbaya se trouve le collège public Yaguine et Fodé. Là, une douzaine de salles sont occupées, aucune pleine. L’affluence y est plutôt remarquable qu’au lycée Senghor. Kabassan Condé, le principal du collège: « Nous avions programmé 1 416 élèves dont 608 filles, nous avons reçu 916 élèves dont 300 filles. Nous avions programmé 21 professeurs dont 10 femmes, deux enseignantes n’ont pas pointé. »
Fanta Keïta, nouvelle collégienne : « Je suis contente d’être en 7e année, surtout de porter la robe kaki. J’invite les amis à venir suivre les corps, l’éducation est très importante pour les jeunes. »

Le directeur communal de l’éducation de Matoto, Sékou Kaba,parle d’un constat « satisfaisant. » Selon lui, les enseignants et les encadrants ont largement répondu présents, les premiers cours ont été dispensés. « J’ai visité cinq écoles, l’engouement est de taille. J’invite les élèves à l’assiduité, à la ponctualité, au respect des enseignants et encadreurs », exhorte-t-il. D’appeler les autorités à combler le déficit d’enseignants à Matoto. « Nous voulons des enseignants de qualité, car l’enjeu principal est la qualification de notre système éducatif », rappelle Sékou Kaba.
L’apport de l’Etat
A la veille de la rentrée, le ministre de l’Enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation, Jean-Paul Cédy, déclare que plus de 560 000 nouveaux élèves sont attendus dans les écoles cette année. « Grâce à des efforts soutenus, l’Etat a mis à disposition des manuels scolaires en quantité suffisante, développé des cantines scolaires dans quelques zones rurales pour garantir aux élèves une alimentation saine ; renforcé les infirmeries au sein des écoles. Au préscolaire, 566 salles vont être mises à disposition, avec des cahiers d’activité et des jeux pédagogiques », indique le ministre. Au primaire, poursuit-t-il, 225 nouvelles salles de classes, 375 latrines et 75 forages sont mises à disposition. «1 671 292 manuels du nouveau programme, en lecture, mathématiques et cahiers multi matières seront distribués aux écoliers : CP1 et CP2. Au secondaire, 471 salles de classes ont été rénovées améliorant ainsi les conditions de réception des élèves. Ce qui prouve que nous voulons construire un environnement où chaque enfant peut grandir, apprendre et s’épanouir pleinement », explique Jean-Paul Cédy. Il annonce aux enseignants qu’un nouveau statut valorisant est en préparation pour « reconnaître pleinement la mission capitale, améliorer les conditions de travail, votre image dans notre société et vous offrir davantage des possibilités d’épanouissement. Votre engagement est la clé de voûte de notre système éducatif. Cette année, 460 délégués scolaires ont été formés en évaluation diagnostique pour la nouvelle année », déclare le ministre aux enseignants nouvellement recrutés à la Fonction publique. La suite nous édifiera.
Yaya Doumbouya