Dans la nuit du 24 au 25 octobre, dame Maïmouna Diallo, la cinquantaine, a été retrouvée égorgée, gisant dans son sang, dans la cité des fonctionnaires du centre universitaire de Foulaya, préfecture de Kindia, à 130 kilomètres à l’est de Conakry.

La victime, originaire de Porédaka, dans la préfecture de Mamou, travaillait au Centre de recherche agronomique de Foulaya (CRAF). Selon Fatoumata Moumini Diallo, fille de la victime, sa mère aurait été tuée par un couple de Léonais qu’elle hébergeait: « Ma mère avait hébergé un jeune homme et une femme dans une petite case à côté du bâtiment principal. Mais comme cette case prenait l’eau lorsqu’il pleuvait, elle les a installés dans une chambre contiguë à la sienne. Ils devaient travailler pour elle. Le jour de l’assassinat, après avoir préparé le dîner, ils ont mangé ensemble avant d’aller se coucher. Plus tard dans la nuit, ils l’ont exécutée à cause de sa moto, récemment reçue de son service. Cette moto n’avait même pas un mois d’utilisation ».

Selon elle, le jeune léonais avait conseillé à sa mère pendant la journée, de ne pas laisser la moto sans essence : « Ma mère lui a alors demandé de retirer 60 000 GNF sur son compte mobile pour en acheter. Il a ramené la moto après avoir fait le plein, puis ils ont attendu tard la nuit pour tuer ma mère. Après l’avoir frappée à coups de pilon, ils l’ont égorgée et ont disparu avec sa moto et son téléphone ».

Dans la maison mortuaire, c’est la tristesse. Rabiatou Diallo, grande sœur de la victime, annonce l’ouverture d’une enquête pour retrouver les coupables : « Arrivée dans la maison de ma sœur, j’ai vu la mare de sang où elle a été égorgée. La sécurité nous a défendu de toucher, c’est le lendemain qu’on nous a autorisés de nettoyer. J’ai vu les traces sur son cou, elle a été égorgée, sa moto et son téléphone, emportés par ceux qui l’ont tué. Par contre, la carte grise et les deux clés de secours n’ont pas été touchées. C’est un couple de léonnais qu’elle hébergeait depuis trois jours, qui lui ont fait cela. Elle a été victime de sa bonté. Ils dormaient ensemble dans la maison. Quand ils sont arrivés, ils ont supplié ma sœur de les loger. Elle les a logés dans une case. Quand il a plu, celle-ci a été inondée. Ma sœur leur a proposé de dormir avec elle dans la grande maison. Ce jour-là, son mari était au chevet de sa coépouse malade. Le jour de son assassinat, elle a cuisiné, ils ont dîné ensemble avant d’aller au lit. Ils ont profité de la nuit pour l’égorger et disparaître sans laisser de trace ». La famille de Dame Maïmouna réclame justice. « Nous demandons l’aide des autorités pour retrouver les auteurs de ce crime crapuleux », a conclu Rabiatou Diallo.

Nos tentatives de joindre le procureur de la République près le tribunal de première instance de Kindia sont restées vaines.

Kadiatou Diallo