Depuis plusieurs jours, le bac à ordures du quartier Dar-Es-Salam 1, dans la commune de Gbessia, déborde. L’air devient irrespirable. Cela agace les riverains. Pourtant, la grande décharge est à moins de deux kilomètres de là.

Les ordures dégagent une odeur nauséabonde polluant l’atmosphère à Dar-Es-Salam 1. La situation risque de susciter l’ire des riverains. Le 14 novembre, Mohammad Chérif Diallo, riverain, explique que les agents collectent deux fois par semaine les ordures dans les ménages. Sauf que le bac à ordures déborde depuis des jours, il n’est pas vidé par les camions-poubelles. « Ce n’est pas facile de vivre avec les ordures : odeur nauséabonde, moustiques, mouches nous dérangent dans nos familles », déplore Mohammad Chérif Diallo. « Si l’Etat veut, il peut vite résoudre ce problème, il faut juste multiplier le nombre de camions qui transportent les bacs à ordures à la décharge. L’odeur qui se dégage est nocive. Les mouches, les cafards et autres insectes viennent se poser sur les aliments dans les concessions, cela affecte directement la santé des riverains. Nous souhaitons que des mesures urgentes soient prises au plus vite, sinon nous n’hésiterons pas à descendre dans la rue », prévient-il.

Mohamed Mansaré, responsable de PME de ramassage d’ordures dans la zone, a déclaré que l’un des deux camions transportant les ordures vers la décharge est en panne, d’où le débordement des bacs à ordures. « Il y a près de 22 bacs à ordures à collecter par jour pour toute la commune de Gbessia, alors qu’il n’y a qu’un seul camion. Il y a aussi le fait que nous accédons difficilement à la décharge. Il y a trop d’embouteillages aux alentours. Tout notre calvaire vient de là, parce que si nous ne vidons pas les ordures que nous collectons, les bacs seront forcément débordés. Ensuite, la route qui mène à la décharge est totalement dégradée. Après la collecte des ordures, les véhicules qui les déversent peuvent passer toute la journée sans arriver à la décharge, cela nous fatigue énormément. Aujourd’hui, il est plus que nécessaire de reconstruire la route qui mène à la décharge de Dar-Es-Salam 2 », plaide Mohamed Mansaré.

Il attire l’attention des autorités sur le problème qui, selon lui, devient plus que préoccupant. Il demande au gouvernement de trouver une solution, car « les riverains nous menacent depuis des jours à cause des ordures. »

Appel à l’aide

« Albayrak travaillait nuit et jour pour ramasser les ordures. Il travaillait même les dimanches. Mais depuis que le contrat de ramassage des ordures a été retiré à Albayrak, tous les jours c’est des problèmes. Quand nous les appelons, c’est un argument qu’ils nous donnent. Alors que les clients attendent qu’on ramasse tous les jours leurs ordures », renchérit Mohamed Mansaré, avant de lancer un cri de cœur : « Nous demandons au général Doumbouya d’augmenter le nombre de camions dans les communes, à défaut de renouer le contrat avec Albayrak. Certes, il construit des routes, mais si les ordures sont déposées sur les routes, c’est très vilain. Alors, nous exhortons les autorités à prendre la situation à bras le corps, sinon il y a risque de soulèvement dans ce quartier ».

Mohamed Diallo, le premier prési du conseil éducatif de Dar-Es-Salam 1, dit avoir remonté l’info : « J’ai informé mon secrétaire général de la commune sur la situation d’insalubrité. Il m’a promis une solution d’ici à la fin de la semaine. »

En attendant l’arrivée d’un deuxième camion-poubelle, Mohamed Diallo, entend mobiliser les jeunes, pour ramasser les ordures. Il mise aussi sur la sensibilisation de la population à s’abonner aux PME de ramassage d’ordures ménagères.

Le 31 juillet dernier, le Premier ministre, Amadeus Oury Bah et son équipe ont fait un saut à la décharge de Dar-Es-Salam. Il avait annoncé la délocalisation de la déchetterie devenue un véritable problème de santé publique pour les riverains. Mais depuis, c’est silence radio.

Kadiatou Diallo