Lors d’une table ronde le 18 décembre à Cona-cris, des acteurs anti-désinformation ont mis en place une stratégie commune de lutte, mais aussi des moyens pour minimiser les méfaits de la désinformation sur l’opinion en cette période électorale.

En prélude à la sélection présidentielle du 28 décembre, influenceurs, blogueurs, communicants se livrent à la désinformation pour nuire à autrui au profit d’un camp, en contrepartie des likes, du fric ou de postes. Les journaleux, eux, se versent parfois dans la mesinformation. Pour corriger tout et minimiser l’influence de la désinformation sur le populo, le mystère des Postes, Télélcoms et de l’Economie numérique, en partenariat avec l’institut Skynet Cyber-Academy, a conféré avec 40 journaleux des médias privés et publics autour d’échanges d’informations et de sensibilisation sur les risques de la désinformation en période électorale.

Les échanges ont permis de passer en revue la responsabilité sociale des journaleux et celle à observer en période électorale dans le cadre de la lutte contre la désinformation. Les acteurs sont convenus des démarches communes et d’une synergie d’actions contre la désinformation via la technique dite contre-discours quiconsiste à diffuser des infos vraies par les médias, chaque fois qu’une désinformation devient virale sur les réseaux sociaux. « Nous ne pouvons plus continuer à être victimes de la désinformation », affirme Nouhan Traoré, le Secrétaire gérant du mystère des Postes, des Télécoms et de l’Economie numérique.

En période électorale, les technologies numériques, notamment les réseaux sociaux, sont des vecteurs de diffusion des désinformations et des rumeurs. Skynet Cyber-Academy a mis en place une cellule de veille numérique pour sensibiliser les acteurs politiques et les électeurs aux méfaits de la désinformation, identifier et documenter les campagnes de désinformation et leurs acteurs, mais aussi mener des contre-campagnes de communication avec les vraies informations par les médias. Une synergie d’actions qui sera principalement menée par les journaleux.

Sans électeur averti, pas d’élection crédible

Le Secrétaire gérant du ministère des Télécoms a indiqué que les échéances électorales sont devenues un champ de bataille numérique où l’opinion publique est arrosée par la désinformation orchestrée par des communicants, des blogueurs, des influenceurs et des « gens de mauvaise foi qui sèment la zizanie entre les Guinéens. Le choix des journalistes n’est pas anodin, ce sont des acteurs clés du processus électoral. Ils y jouent un rôle important dans la formation de l’opinion nationale et dans les communications des partis politiques », précise-t-il. Les journaleux sont exhortés à réactiver leur sens de responsabilité sociale qui voudrait que tout journaliste se considère comme un artisan de la paix. De ce fait, il évite de diffuser de la mesinformation, ainsi que des informations attentatoires à la paix et à la quiétude sociale. Nouhan Traoré a martelé qu’il n’y a pas de démocratie représentative sans élections crédibles et transparentes, de même qu’il n’y a poing d’élections libres et transparentes sans électeurs avertis et informés. D’où le « rôle primordial » des journaux d’éclairer les électeurs sur l’ensemble du processus, y compris sur les candidats et leurs projets de société.

Nuire à la cohésion sociale

Pour le dirlo gérant de l’institut Skynet Cyber-Academy, Mamady 2 Touré, la désinformation est un fléau qui affecte la société. « Nous sommes en campagne pour l’élection présidentielle, mais il y a des gens qui se donnent le malin plaisir de distiller des informations mensongères, de propager des rumeurs sur les réseaux sociaux et sur les plateformes numériques, de nature à affecter l’unité nationale, la paix et la cohésion sociale. Conscient de cela, l’institut Skynet Cyber-Academy a mis en place une cellule de veille contre la désinformation, mais elle seule ne peut pas faire le travail, d’où l’appel aux médias pour une synergie d’action afin que la désinformation ne gagne plus du terrain », déclare-t-il. Il souligne que les campagnes de désinformation sont savamment orchestrées pour semer la confusion, dont les conséquences sont, entre autres, la polarisation de la société, la défiance du populo face aux autorités, aux médias, aux résultats électoraux. 

Yaya Doumbouya