Le tribunal de première instance de Mafanco a rendu sa décision dans le contentieux électoral qui oppose l’UFDG au RPG Arc-en-ciel dans la commune de Matoto, ce jeudi 14 février. La juge Djénabou Donghol Diallo a validé l’élection du candidat du parti au pouvoir, Mamadouba Toss Camara à la tête de la plus grande circonscription du pays au détriment de Kalémodou Yansané qui a pourtant été élu le 15 décembre dernier. Mais à l’UFDG, ce dossier est loin de connaître son épilogue. Kalémodou Yansané persiste et signe, qu’il est le ‘’maire légitime’’ de Matoto : « Je m‘attendais à tout sauf cela parce que Kalémodou Yansané a été élu de façon régulière le 15 décembre dernier. Pour moi cette question était réglée. Je m’attendais à l’annulation de l’élection du 7 février parce que le vote du 15 décembre n’a jamais fait l’objet de contestation. Je reste tout calme et serein. Je me considère toujours maire de Matoto jusqu’à ce que tous les recours soient définitivement épuisés ».
Dans la foulée du rejet du recours de l’UFDG, Kalémodou a annoncé son intention de saisir les juridictions de la sous-région. Il a également taclé la juge qui a débouté l’UFDG : « Lorsque dans un pays on peut se permettre de déchirer des bulletins et que l’acte reste impuni. Lorsqu’on va jusqu’à séquestrer ses propres conseillers, ce pays là n’est pas un pays de démocratie et il faut s’attendre à tout. Je comprends cette pauvre juge de Yembering qui ne peut pas braver le pouvoir en place. Elle ne veut pas aller s’occuper des affaires de vols de bétails à Koubia là-bas. C’est pourquoi les avocats ont demandé à saisir la Cour de justice de la CEDEAO. Elle, au moins, n’est pas soumise au diktat du pouvoir guinéen ».
Mais Kalémodou prévient, les populations de Matoto ne sont pas prêtes à accepter un maire qu’elles n’ont pas elle mêmes choisi : « Après ces recours, la direction nationale du parti va se réunir pour prendre la décision qui s’impose. Mais les citoyens de Matoto ne vont pas accepter que leurs voix qu’ils m’ont accordées soient déviées au profit d’un autre ». Mais avec le soutien du parti au pouvoir et… de la justice (aux ordres ?), Mamadouba Tos Camara peut continuer à dormir tranquillement.
Yacine Diallo