Docteur Faya Millimono, le président du Bloc Libéral était face aux journalistes ce mardi 23 avril, à son siège au quartier Yembeya dans la commune de Ratoma. Objectif, faire le poing sur ses ennuis judiciaires, les violences à Gonota (Lola), la position du BL sur la révision constitutionnelle, entre autres. A l’entame, il a encensé l’attitude de Lansana Kouyaté et Docteur Ousmane Kaba. Le premier ayant choisit de bouder l’Assemblée Nationale, le second pour avoir arrêté de siéger après l’expiration de son mandat de 5 ans. Cependant, Faya  a fustigé le retour des autres députés au parlement sous prétexte que la politique de la chaise vide amènera Alpha condé à prendre des décions par ordonnance. Une colère qu’il a voulu exprimer devant le siège de l’institution lors de la rentrée parlementaire du 5 avril. Mais il a été a vite stoppé dans son élan avant d’être arrêté avec certains de ses militants explique t-il. « Les forces de l’ordre sont venus nous jeter du gaz lacrymogène. On a commencé à violenter des gens. Il y avait parmi nous des militants qui ont des handicaps physiques, des femmes. Nous leur avons dit, si vous voulez nous arrêter, vous pouvez le faire mais vous ne pouvez pas utiliser la violence sur des handicapés physiques qui ne sont là que pour exercer leur droit. Et depuis, c’est l’acharnement contre nous. Parce que ce jour, nous avons été conduits à la CMIS qui est contigüe à la Maison centrale. De là, on nous a envoyé à la Direction centrale de la police judiciaire où nous avons été entendus devant nos avocats. Il n’y a pas eu de délit mais puisque le pouvoir d’Alpha Condé sait qu’il n’y a qu’un seul parti politique aujourd’hui, qui montre toute sa cohérence par rapport aux dérives du régime, il faut faire des manœuvres pour faire taire les membres du Bloc libéral. Depuis, moi j’ai été mis sous contrôle judiciaire. Et le contrôle judiciaire m’interdit de dépasser le périmètre de Conakry, m’impose de répondre à la convocation du juge d’instruction à n’importe quel moment, m’impose de déposer mes documents de voyage (passeport), m’oblige à aller au moins deux fois par semaine pour émarger au cabinet du juge d’instruction. Même les plus grands criminels de ce pays n’ont pas été traités de cette façon. Or, nous étions là que pour exprimer ce que nous pensions et nous le maintenons. Le mandat est périmé et ces gens n’ont plus le droit de continuer à siéger en notre nom ». Le président du BL a déclaré que ses avocats sont à l’œuvre pour faire annuler la décision du juge d’instruction.

Gonota

Depuis quelques temps, des habitants de Gonota, préfecture de Lola  sont dans le désarroi. Selon Fatoumata Sagno, sympathisante de cette formation politique, ces villageois  sont chassés au profit des éleveurs qui viennent installer leur bétail. « Aujourd’hui je n’ai pas la paix. Aucun de nous à Conakry n’a la paix. Personne ne dort à l’aise parce que toi qui te trouve à Conakry, tu dors dans une maison pendant que tes parents se retrouvent en brousse en train de dormir à la belle étoile ou à la prison de Lola. Tout simplement à cause d’un problème de bœufs. Des gens donnent plus d’importance aux bœufs qu’aux êtres humains. Je ne peux pas comprendre que mon père, qui a 100 ans, que des anti-émeutes, d’après eux, entrent dans mon village, lancent des grenades lacrymogènes partout, jusqu’à ce que le vieux se retrouve en brousse. A l’heure où je vous parle, il est encore malade. Toute la population a fui et a laissé mon papa à la maison. Il a fait deux jours sans manger. Je pense qu’en tant qu’être humain, on devait s’asseoir pour parler. Mais aujourd’hui, mon village est devenu une jungle. Celui qui peut courir court, celui qui ne peut pas reste. Et on dit qu’on a un chef du village, un maire, un sous-préfet, un préfet. Où ils sont ? » s’interroge t-elle en larmes.

Par ailleurs, Ibrahima M’bemba Bah, le responsable adjoint de la communication du BL a indiqué que le Bloc Libéral, étant respectueux des lois et des institutions républicaines, n’acceptera pas une révision constitutionnelle visant à offrir à Alpha Condé un mandat à vie. Cependant, déclare t-il, « nous sommes d’accord qu’on peut amender la Constitution, qu’on peut apportant des propositions. Par exemple la limitation d’âge pour être candidat ».