En utilisant l’expression « Faites vos ablutions, considérez que vous allez pour le djihad et retrouvons-nous à la cour d’appel », le vice-prési de l’UFDG ne s’attendait peut-être pas à une semaine aussi compliquée. Oussou Fof appelait les militants de son parti à se rendre massivement à la cour d’appel de Conakry pour soutenir les 7 opposants interpellés à Kindia à l’occasion de la visite du chef de l’Etat dans cette ville, le 4 mai dernier. Mais il en a pris pour son grade. Cette phrase a du mal à passer chez certaines organisations de la société civile, mais également au sein de la classe politique, notamment le RPG arc-en-ciel. La Maison des associations et des ONG de Guinée, qui menaçait de trimballer le député devant la justice, a mis sa menace à exécution. Une plainte a été déposée par Lansana Diawara, patron de cette organisation pour incitation au djihad des militants du principal parti de l’opposition.
Le prési du groupe parlementaire Libéral-démocrate est également dans le viseur du parti au pouvoir. Pour l’honorable Damaron-ron Camara, l’UFDG s’éloigne peu-à-peu de son projet de société : « L’UFDG est en train de quitter le programme de société, pour faire de l’acquisition du pouvoir une cause ethnique. Ils n’ont pas de respect pour le peuple de Guinée. J’ai toujours dit que la rhétorique politique peut être plus dangereuse que des armes de destructions massives. Cellou avait dit ‘‘nous sommes d’accord avec les soussous. En cas de problèmes, ils vont nous supporter. Il a aussi dit à ses militants ‘êtes-vous prêts à mourir ?’’ Fodé Oussou Fofana répète la même chose. Ousmane Gaoual, qui n’est pas n’importe qui dans l’UFDG, dit qu’ils vont installer Dalein en 2020 par la force ».
Avant Oussou Fof, on reprochait à Oussou Gaoual Diallo d’appeler à un coup de force pour installer le patron de l’UFDG en 2020. Le coordinateur par intérim de la cellule de com du parti tempère et fait porter le chapeau à la mouvance pestilentielle : « Il faut tourner cette page, oublier les paroles incendiaires de Damaro concernant le président de l ‘UFDG. Damaro c’est quelqu’un dont le passé est connu. Il a été putschiste dans ce pays et son président a été jugé et condamné pour des faits de rébellion. Un parti politique qui pullule d’anciens ou d’actuels rebelles qui viennent faire leur propre mea-culpa en public, je pense que de telles personnes n’ont que très peu de leçons à donner à l’UFDG quant au respect des institutions et de la démocratie en Guinée ».
Dans une interview accordée à nos confrères de TV5, la Petite Cellule Dalein s’est désolidarisé des propos de son dépité et a exclu toute prise du pouvoir par la force.
Yacine Diallo