Pour mémoire, selon certains économistes, le syndrome hollandais est la relation négative entre l’abondance de ressources naturelles et la pauvreté ambiante des zones dotées de ces ressources naturelles. Comment expliquer donc que Boké qui dispose du tiers des réserves mondiales de bauxite n’a pas à la disposition de ses citoyens des services sociaux de base et du minimum de commodité à savoir les routes bitumées, l’eau, et l’électricité entre autres ?

Si l’on s’accorde sur le fait que la destruction des édifices publics et privés est répréhensible, il faut reconnaître que la responsabilité des pouvoirs publics  est engagée dans ces malheureux événements. L’accumulation des frustrations et des rancœurs entraîne le plus souvent des actes incontrôlés et regrettables. Et dire que des signes précurseurs de cette grave crise étaient bien perceptibles. Dans ce registre, nos honorables députés sont bien au courant du sort des communautés abandonnées à elles-mêmes. Et la société civile dans tout ça ?

 Maintenant que d’importants dégâts ont été commis avec mort d’homme, il ya lieu de repenser toute la politique de gestion des zones minières du pays. Aujourd’hui c’est la région de Boké. Qu’en est-il des autres exploitations minières où l’on enregistre la dégradation poussée de l’environnement (carrières abandonnées non reboisées, tarissement ou empoisonnement des cours d’eau, non indemnisation des agriculteurs expropriés de leurs domaines, etc.) Qu’en est-il concrètement de la gestion des redevances minières au profit des communautés de base ? Qui est chargé du suivi de la mise en œuvre de l’étude d’impact environnementale validée par les ministères concernés ? Il y a aujourd’hui toute une série de questions, dont les réponses aideraient à comprendre la situation de ceux qu’il faut désigner comme laissés pour compte du boom minier.                             

Cheick Tidiane