À peine sortie de la crise sociale suite à la crève syndicale déclenchée par Abou Soumah et son SLECG en février dernier, la Guinée fait face à une nouvelle menace de crève : celle des boulangers. Les fabricants de pain menacent de mettre la clé sous le paillasson dès mercredi prochain. Histoire de protester contre leurs conditions de travail et surtout contre la monté en flèche des produits utilisés dans la fabrication de cette denrée de première nécessité. « Nous avons un accord avec le gouvernement depuis 2011, mais les prix de tous les ingrédients ont triplé : le bois, la levure, la location et le salaire des travailleurs» explique El hadj Sacko, prési des boulangers de Guinée.
Dans la corporation, nombre de professionnels du pain estiment qu’ils roulent à perte et se disent être dans l’obligation d’augmenter le prix du pain, si un certain nombre de récriminations ne sont pas résolues. La plus grande difficulté réside dans la relation avec les unités industrielles qui ont le monopole de la fabrication de la farine. Les boulangers se plaignent de sa mauvaise qualité. Cela ne peut pas aller plus loin estime le patron de la corporation : « Aujourd’hui nous travaillons à perte parce que la farine n’est pas bonne. Nous l’avons signalé mais les gens ne veulent pas comprendre. Il n y a pas d’importation, l’État protége les patrons des usines au détriment des boulangers».
EL hadj Sacko fustige également le comportement des patrons de ces unités industrielles : « On a exagére dans ces usines, leurs patrons sont des princes, ils sont intouchables. Personne n’ose parler, on en a marre. Actuellement nous dépensons près de 4 500 francs pour une baguette de pain. Ça ne peut pas continuer comme ça». A ce stade, la seule solution pour échapper à une hausse du prix de pain, c’est améliorer la qualité de la farine et revoir la quantité dans les sacs qui ne seraient pas souvent pleins, disent les utilisateurs.