Les boulangers qui projetaient une crève générale sur toute l’étendue de la roue-publique à partir de ce mercredi 18 avril ont finalement fait machine arrière. Ils ont suspendu le mot d’ordre suite aux promesses faites ça et là après de longues tractations entre les responsables de la corporation, les patrons des usines qui gardent encore le monopole de fabrication de la farine et le mystère du commerce. Mais également après avoir été secoué par le prési Alpha Grimpeur le week-end dernier. En réalité même si leurs revendications prêtent à confusion, les boulangers de Guinée n’ont eu aucune proposition concrète sous la main. Cela laisse un peu perplexe le patron de la corporation « Tout le monde était là. Propriétaires d’usines, boulangers et représentants du ministère du commerce. Mais nous n’avons obtenu que des promesses » lance El hadj Alpha Oumar Sacko.
Les boulangers se plaignent de la mauvaise qualité de la farine livrée par deux unités industrielles locales. Mais également de l’augmentation de certaines dépenses. Pour les dissuader d’aller en crève, les patrons des usines ont promis de revoir la situation. El hadj Alpha Oumar Sacko explique : « Ils ont pris l’engagement de nous aider à faire face aux charges parce que depuis que nous avons signé l’accord en 2011 tout a augmenté. Nous nous sommes également entendus sur l’amélioration de la qualité et de la quantité de la farine. Cela va nous permettre de continuer le travail sans augmenter le prix du pain à la veille du mois de ramadan ».
Aux termes des négociations, promesse a été faite aux professionnels du pain de les accompagner dans la construction des boulangeries modernes. Mais cette idée n’enchante outre mesure le prési de l’union des boulangers de Guinée : « Ils ont dit qu’ils vont nous aider à avoir des boulangeries modernes, on a entendu cette rhétorique pendant 7 ans. C’est très bien mais comment utiliser ces boulangeries. Le courant n’est pas stable, nous n’avons pas de groupes électrogènes et en plus il faut un personnel formé. Voilà le problème ».
L’autre de point de discorde, c’est le cas du monopole du marché de la farine en Guinée. Les boulangers souhaiteraient une petite libéralisation pour qu’ils puissent importer la farine au cas où celle produite sur place ne donnerait entière satisfaction. Il n’en est pas question, aurait lâché le prési Alpha Grimpeur lors du face-à-fâche qu’il a eu avec la corporation : « Le président ne veut pas en entendre parler. C’est pourquoi il ne veut pas parler avec Sacko parce qu’il estime que je suis contre le monopole. Il ne veut parler qu’avec Elhadj Fofana, alors que ce dernier n’est que mon conseiller ».
Même si le mot d’ordre de crève est levé, il reste encore beaucoup de zones d’ombre. C’est qui est sûr ce que les patrons des usines ne prendront pas en charge au nom du principe d’accompagnement les prix de la levure, du bois, le salaire des travailleurs dans les différentes boulangeries de Guinée. Les boulangers eux comptent remettre sur la table leur avis de crève dès après le ramadan si leurs revendications ne sont pas satisfaites. Mais en attendant ils continueront à ‘’cracher’’ au minimum 225 000 francs glissants pour avoir un sac de farine.