Les citoyens qui occupent les parages de la décharge de la minière sont sommés de quitter leurs habitations d’ici le 3 mai 2018. L’annonce a été faite à travers un communiqué conjoint du ministère de la ville, de l’aménagement du trottoir et l’agence nationale de l’assainissement et de l’insalubrité publique, la semaine dernière. Cela, disent-ils pour éviter un autre drame comme celui de l’année dernière au cours duquel plusieurs personnes avaient perdu la vie dans un éboulement.

Des habitants ayant requis l’anonymat, disent être prêts à quitter les lieux, sous certaines conditions. « Nous demandons au gouvernement de nous donner une somme qui nous permettra d’aller acheter un terrain, même si c’est vers Dubréka ou Coyah et construire. Sinon, ça devient difficile ». Avec la mine serrée, un autre s’interroge « Nous n’avons pas les moyens pour quitter maintenant. C’est la saison des pluies qui s’annonce. Et si nous quittons, où va t-on aller ? »

Après le drame qui a coûté la vie à près de dix personnes, les visiteurs de ce lieu ont cherché à savoir, des occupants et du dépotoir, qui s’est installé en premier. Les propos recueillis sur place auprès des autochtones, laissent croire que c’est le dépotoir qui a été transféré auprès des occupants. Ibrahima Sory Soumah, résident du quartier Dar-es-Salam depuis trente ans, explique : « Le dépotoir qui a été transféré ici se trouvait à Kénien. Ils sont venus nous dire qu’ils vont transférer ça quelque part. Mais la décharge continue jusqu’à présent. Et c’est devenu une montagne ».

Selon des statistiques, Conakry produit plus de 1200 tonnes de déchets par jour. Le directeur national de l’assainissement et de l’insalubrité publique a récemment déclaré qu’un site de 150 hectares est identifié à Coyah pour délocaliser la décharge. Sur place, ajoute t-il, les ordures seront transformées en énergie avec le soutien des partenaires.

Sékoubena Camara, le président de la commission environnement et  (sous -) développement durable à l’Assemblée nationale nous a confié il y a neuf mois, que la décharge de la minière telle qu’elle se trouve, constitue un danger pour tous les habitants de Conakry. Car dit-il des experts avaient averti que si rien n’est fait, la décharge risque d’exploser dans les années à venir, à cause de la quantité croissante de gaz qui émane des ordures.