La prorogation de l’état d’urgence sanitaire par le président Grimpeur est appréciée diversement par les acteurs économiques. Intervenu dans l’émission Œil de Lynx de ce vendredi 17 juillet, le président du Groupe Organisé des Hommes d’Affaires, GOHA, Mohamed Chérif Abdallah, dit qu’il n’est pas surpris de cette annonce, parce que pour lui, tout ce qui se passe présentement dans notre bled est lié au troisième mandat que le président Condé veut coute que coute briguer. Il rassure que cela n’aura jamais lieu.
Depuis la fermeture des frontières, de nombreux commerçants étaient bloqués au Sénégal. Le 17 juillet, les vols commerciaux vont recommencer. « Ceux qui étaient avec nous dans la liste sont déjà rentrés en Guinée, deux vols sont venus les récupérer avec des personnes malades. Maintenant, ceux qui restent sont libres de circuler à partir d’aujourd’hui. Covid 19, est une réalité mondiale, ce n’est pas la Guinée seulement qui en est affecté économiquement ».
Cet opérateur économique trouve que l’ouverture de ses frontières est quelque chose de nécessaire, voir indispensable, parce que selon lui, les Etats ne peuvent pas continuer à fermer les frontières car les activités économiques sont au ralenti, il est temps que tout recommence.
Contrairement aux Guinéens, les Sénégalais s’en sortent bien avec la pandémie de COVID-19. « Les Sénégalais sont civilisées, le droit de l’Homme est respecté, ils ont une large ouverture d’esprit, il y a la sécurité, l’eau et le courant ne manquent pas malgré le caractère sahélien du pays. La Guinée étant le château d’eau de l’Afrique de l’Ouest peine toujours à avoir de l’eau dans ses robinets » explique-t-il.
Parlant des mesures prises par le goubernement pour accompagner le secteur privé dans le cadre du plan de riposte contre la pandémie de la COVID -19, le prési du GOHA affirme que cette annonce n’a fait aucun impact sur le terrain. « Si l’Etat veut aider la population, ils n’a qu’à baisser le prix du carburant. S’ils vendent le litre à la pompe à 4500 ou 5000, cela va se répercuter sur les prix des denrées de première nécessité. Mais dire qu’on a réduit ceci ou cela, on a donné des facilités de gauche à droite, on va voir d’autres personnes avec la complicité des mêmes personnes alors que les organisations qui sont capables de faire des actions réelles sur le terrain et qui embarquent près de 95% des opérateurs économiques guinéens ne sont pas informés (le GOHA), je pense qu’il n’y a pas de sérieux. Qu’ils ne nous tympanisent pas avec des discours bidons » lance-t-il.
A la question de savoir, avec son absence prolongée du pays quel est l’avenir du GOHA, Chérif Abdallah répond : « Le GOHA est sur le terrain, il ne se résume pas à Cherif Abdallah seulement et vous le verrez le 20 juillet. Aucune boutique, aucun magasin, aucun tablier, aucun transporteur ne va travailler ce jour. Le président du GOHA est un vrai général et les opérateurs économiques sont derrière leur général, » assure-t-il.
Par la même occasion il a réitéré son opposition catégorique au projet de troisième mandat. « Que cela soit clair pour Alpha Condé, je m’adresse à lui qu’il le veuille ou pas, il ne briguera pas un troisième mandat et je demande à tous les opérateurs économiques dans tous les secteurs de la Guinée, de réagir. Si ça prendra un mois, deux mois ou même un an, nous allons maintenir le cap, on est prêt. Il a fini son second mandat donc il est en train de faire du tort à la population. Je n’ai jamais parlé sur ce ton, mais comme il veut nous imposer la dictature, nous allons lui montrer que cela ne marchera jamais en Guinée ». Il a également félicité la jeunesse de la Haute Guinée et les jeunes de l’Axe qui ont toujours été des héros pour l’instauration de la démocratie et la bonne gouvernance.
Pour terminer, Chérif Abdallah a lancé un appel à la classe politique « que ça soit l’opposition ou la mouvance présidentielle, nos actions sont visibles sur le terrain et c’est connu de tous. Nous n’allons jamais servir de passerelles pour qui que ce soit. S’ils pensent qu’ils peuvent nous utiliser pour accéder au pouvoir et faire de nous ce qu’ils veulent, ils se trompent. Ce sera un combat perpétuel, tant que les droits des opérateurs économiques ne sont pas respectés ce sera un véritable combat et cela continuera même après ce régime ».
Kadiatou Diallo