L’arsenal juridique guinéen est vieillissant. Depuis 20 ans, le code civil est en phase de réactualisation, alors que chaque dix ans, un texte doit être revu et adapté aux nouvelles réalités. Le projet de code était inscrit dans le chronogramme en 2016, les députés l’ont mis au placard faute de temps. En 2017, il a carrément été retiré du chronogramme, vendredi dernier pour la même raison que l’an passé. Toujours pas de temps, bien qu’il reste encore un mois de session à l’Assemblée. Colère du collectif des ONGs pour des textes respectueux des droits humains dont les membres ont manifesté devant l’Assemblée, ce lundi 5 juin, pour exiger la réinscription, l’examen et l’adoption du projet de Code civil, avec des slogans tels que : Honorables députés, écoutez vos citoyens, vous êtes là pour nous ; Nous ne voulons plus de l’ancien code ; Occupez-vous du peuple, il a besoin de vous ; Le peuple vous paye pour ce travail, arrêtez de vous servir du peuple, servez le peuple.

« Ce nouveau code règle beaucoup de questions de discrimination. Le Code en vigueur dit que la fille doit avoir 17 ans et le garçon 18 ans pour se marier. Le projet de code dit 18 ans pour tous les deux », explique Abdoul Aziz Diallo, membre du collectif. D’ajouter que les gens résument le Code à un volet : l’interdiction de la polygamie, mais il va plus loin.

Ibrahima Diallo, membre du collectif appelle les dépités à voter cette loi qui a beaucoup innové dans le cadre de la promotion de la femme. « L’autorité parentale revient à l’homme (NDLR : dans le code actuel), ce projet donne l’exercice l’autorité parentale aux deux parents ». De même, sur la question d’héritage, la femme n’y a pas droit dans le code en vigueur, injustice que le projet de code rectifie. Ibou Diallo pense que c’est le moment de l’adopter. Autrement, ils manifesteront encore et encore !  

Selon les aigris, le projet de code souffre parce que le Prési Alpha aurait Grimpé sur la partie qui traite de la polygamie. Dans le code en vigueur, la polygamie est interdite sous peine de cinq à dix d’emprisonnement. Dans le projet de code, elle est optionnelle. Au lieu de l’interdire, les couples ont la possibilité de choisir. Et le Prési Alpha Grimpeur aurait remis carrément l’interdiction, parce qu’il dédie son mandat aux femmes. Il ne voudrait pas les fâcher. Pour éviter alors que les dépités de la mouvance (pro polygamie comme la majorité de Guinéens) votent contre un texte porté par leur propre camp, le Prési a coupé court. Un homme, une femme. Agnon !