Les vingt neufs commissaires de l’INIDH (Institution Nationale Indépendante des Droits Humains) ont procédé au renouvellement du bureau exécutif ce mardi, 3 avril dans la salle du 28 septembre du palais du peuple. Cinq postes étaient à pouvoir : la présidence, la vice-présidence chargée de l’administration, la vice-présidence chargé des relations avec les institutions, le rapporteur et le questeur. A l’issue du vote, Alya Diaby et Facely 2 Mara ont été respectivement élus Président et vice-président chargé des relations avec les institutions. Quant à Boubacar Yacine Diallo, actuel vice-président chargé de l’administration, Fatoumata Morgan actuelle rapporteuse général et Dr Aly Cissé le questeur ont été reconduits.
Le vote, supervisé par un huissier de justice, n’aurait été entâché d’aucune irrégularité. Tant mieux ! Par les temps qui court, il ne fait pas bon de renouveller un bureau. Mohamed Lamine Faux-fana, ministre conseiller à la prési-danse, chargé des relations avec les institutions, a présidé la cérémonie. Il a pour sa part salué le bon déroulement du scrutin, et déploré que depuis la mise en place de l’INIDH en 2015, l’institution n’ait pas pu se connaitre. Cela serait lié à beaucoup de facteurs notamment les problèmes de siège, de matériel et de personnes. Pourtant, selon lui, cette institution est la mieux chargée parmi celles prévues par la constitution. Le ministre a donc demandé aux commissaires de faire preuve de responsabilité pour rendre l’INIDH plus opérationnelle tant à l’interne qu’à l’externe. « Vous avez une mission très importante. La Guinée est partie pratiquement à toutes les conventions internationaux et pactes en matière de droit de l’Homme. Et ces pactes produisent des obligations pour l’État à savoir des rapports initiés lorsqu’il s’agit de la convention et des rapports périodiques pour développer l’état de la protection des droits Humains ». Sans oublier que la Guinée est en retard dans ces rapports de quatorze ans a déploré Mohamed Lamine Fofana.
Satisfait de son élection, Alya Diaby, le nouveau président de l’INIDH a décliné ses priorités : «Faire en sorte que l’INIDH soit l’objet d’une gestion consensuelle, bénéfique, inclusive et participative », et se battre pour « incorporer les standards internationaux, aligner la Guinée et faire jouer l’INIDH de la Guinée un rôle de leader en Afrique ».
Du côté de son challenger Me Fréderic Foromou Loua, c’est la désolation. Là ce n’est nullement un manque de transparence qui a joué en sa défaveur. Pour lui, « cette élection est à connotation purement ethnique. Cela n’est pas bon pour le pays. Les dispositions de l’article 31 qui régit le fonctionnement de l’institution dit : « la qualité de membre de l’INIDH est incompatible avec tout autre fonction élective » ». Allusion voilée au tirage au sort qui a disqualifié son adversaire Alya Diaby, conseiller à la Cour constitutionnelle. Selon lui, ce dernier ne devait pas retourner à l’INIDH car c’est la loi qui le renvoyait de l’institution. C’est pourquoi, Me Foromou déclare qu’il ne reconnaitra pas son élection. Il compte désormais saisir la Cour Constitutionnelle pour statuer sur sa qualité de membre.