La prési du TPI de Mafanco n’est pas allée de main morte dans le procès qui oppose le pro-crieur Aly Touré à Ibrahima Sory Cas-marrant. Dame Djeinabou Donghol a déclaré coupable le militant de l’UFDG des faits d’outrage, de diffamation et d’injures au prési Alpha Grimpeur et l’a condamné à 18 mois d’emprisonnement, au paiement d’une amende de 2 millions de francs glissants et d’un franc symbolique. Elle a également ordonné la publication de la décision au journal officiel de la république. Ibrahima Sory Cas-marrant qui venait de se faire élire con-seiller sur la liste du principal parti d’opposition à Matoto méditera désormais sur son sort dans notre luxueux hôtel de Coronthie. Cette décision n’a pas laissé insensible les nombreux autres militants de l’UFDG qui avaient pris d’assaut le palais de justice. Devant le tribunal c’était l’émotion. Des cris, des pleurs, des slogans hostiles à la justice et au pouvoir en place : ‘’Libérez Ibrahima Sory’’ ; ‘’Justice corrompue’’ ; ‘’Honte à la justice guinéenne’’ ; ‘’A bas Aly Touré’’. « Nous demandons justice parce que nous sommes fatigués de ces jugements à double vitesse. Pourquoi c’est lui qui va en prison alors que d’autres avaient menacé de brûler les marchés ? Ils tuent nos frères et nous mettent en prison. Mais si ce pouvoir pense qu’il peut nous faire taire, qu’il se détrompe. Nous resterons debout et un jour Cellou Dalein arrivera au pouvoir » s’exclame Thierno Amadou Foula. Makiou Sall, tête de liste de l’UFDG à Dubreka abonde dans le même sens : « La justice guinéenne a une nouvelle fois déçu parce que c’est le deux poids, deux mesures. Des responsables du RPG disent des choses plus graves que ce que Ibrahima Sory a dit, personne ne lève le petit doigt. On ne peut pas faire la différence entre les Guinéens, il n’y a pas de Guinéens de second rang. C’est une déception pour nous ».
S’ils ont pris acte de la condamnation de leur client, les avocats de Ibrahima Sory ont immédiatement interjeté appel. Ils comptent démontrer devant la cour d’appel son innocence : « Le collectif des avocats de la défense conteste énergiquement la décision. Nous avons déjà dit que nous relevons appel et nous allons continuer la procédure à la cour d’appel pour obtenir la relaxe de notre client. Nous acceptons la décision comme telle, mais nous l’attaquons immédiatement devant la juridiction supérieure qui est la cour d’appel. Nous sommes surpris de la décision qui est intervenue, mais nous allons faire ce que la loi nous demande de faire » a réagit Maitre Salif Béat-vogui. L’autre avocat, maître Alsény Aissata Diallo n’a cessé de clamer que le procès n’a été analysé que sous un angle politique. En attendant le face-à fâche à la Cour d’appel, Ibrahima Sory continuera son séjour à la Maison d’arrêt de Cona-cris.