Sanassa Camara, raide chef adjoint de la télé-bidon Boulbinet et porte-parole des travailleurs, laisse entendre que travailler dans cette maison est un enfer. « Depuis décembre 2014, il n’y a pas eu de réunion de direction dans cette maison de radio diffusion télévision guinéenne. Cette direction est parvenue à diviser les travailleurs, créer des services parallèles. A la RTG Boulbinet, il n’y a plus des chefs de services. A la RKS, le programme qui est à l’antenne est celui de Ben Daouda Sylla, assisté de El Oumar Camara. Tous les grands animateurs sont partis à cause du harcèlement de la direction générale. Dans la salle de montage, c’est des machines privées qui sont là. Au VTR la même chose, la régie finale n’a pas été réparée. Quand on aligne les éléments dans la machine, en plein journal elle se plante cinq à six fois. Les quelques cameras de la maison sont confisquées par la direction générale. Le seul véhicule sur place appartient au directeur de la télévision. Quand on demande, on dit allez-y le prendre ! Neuf mois, le groupe électrogène ne s’allume pas faute de carburant. Quand on a le dos au mur, on ne peut faire autrement ». La télévision Boulbinet n’est suivie qu’à Boulbinet. Au-delà de cette zone, impossible de la capter, nous apprend-t-on. Selon lui, des démarches ont été menées auprès de la direction pour voir dans quelle mesure mettre cette télévision dans un bouquet, impossible, poursuit Sanassa.
Sensible à leur cause, l’ A-Rachid N’Diaye a demandé aux travailleurs de se départir des clans, de resserrer les rangs et de travailler dans la sérénité. « Vous savez, on n’obtient rien par la violence. Le plus important pour moi, je vous ai écouté avec beaucoup d’intérêt. Qu’est-ce que nous allons faire ensemble pour remédier à cette situation ? Naturellement certaines idées ont été émises ici. Vous savez, mon principe de fonctionnement, c’est que j’aime responsabiliser les gens. Je ne suis pas un ministre qui entre dans les détails parce que je sais que chacun a son rôle à jouer. Si chacun a son rôle à jouer, je n’ai pas des choses à gérer qui relèvent d’autres responsabilités ». Selon le ministre, la RTG Boulbinet tout comme la RTG Koloma ne bénéficient pas de subventions du fait de leur statut de services de l’administration. Même que leurs ressources découlent de ce que l’Etat donne. Chose qui est en train d’être réglée pour permettre aux deux maisons d’obtenir une subvention conséquente par an. Cela permettra de régler les problèmes internes rassure-t-il. Mais en attendant, pour donner une réponse aux revendications des travailleurs de la RTG Boulbinet, le ministre propose : « de mettre en place un comité de gestion qui va regrouper la direction, certains membres du cabinet, certaines personnes ressources y compris les syndicats qui puissent se mettre ensemble pour nous proposer un plan d’urgence, pour qu’on sache par quelle étape nous allons commencer. Parce que quand chacun explique ses difficultés par ci, par là, on ne pourra pas gérer le problème ». Cependant, il note avoir écouté la direction de Boulbinet aussi. Donc, la synthèse des deux positions, espère-t-il, permettra d’arriver à bout du problème qui se pose avec acuité. Wait and see !