Le commandant Sékou ‘’Resco’’ Cas-marrant et le général Nouhou Thiam étaient devant le Manga du TPI de Dixinn et son Goubarou, ce 23 avril. Histoire de répondre des accusations d’ethnocentrisme, de régionalisme, de crime et délit dans l’exercice de leur fonction, portées à leur encontre par plus d’une quinzaine de personnes (17 au total). Les plaignants sont appuyés dans ce dossier par un certain nombre d’ONG, notamment l’OGDH et la FIDH. Les faits remontent au 23 octobre 2010, entre les deux tours de la sélection pestilentielle. A l’époque, Resco était le gouv de la ville de Cona-cris et Nouhou Thiam le chef d’état major général des armées.
A peine l’audience ouverte, les avocats de la défense ont demandé l’annulation pure et simple de la procédure. Ils ont soulevé un certain nombre d’exceptions qui selon eux pourraient amener le prési du tribunal à renvoyer le mystère public à mieux se pourvoir. Ce sont entre autres l’absence d’autorisation préalable pour les deux officiers à se présenter devant le juge, le problème de la saisine du tribunal et la présence de l’OGDH et de la FIDH aux côtés des plaignants en tant que en partie civile. Des arguments balayés d’un revers de la main par le mystère public et la partie civile : « Nous ne sommes pas devant un tribunal militaire, mais plutôt devant une juridiction de droits communs » clame Maître Hamidou Barry de la partie civile, qui rappelle à la défense qu’au moment des faits, le tribunal militaire n’était même pas mis en place. Le bras de fer s’engage, Manga Gouba suspend l’audience.
Après concertation, le prési du tribunal rejette la demande de la défense. Et l’ex Gouv de la ville est invité à la barre : « J’étais à Enta quand le cortège du général (El Tigre) a été attaqué. Je suis venu à l’escadron mobile de Hamdalaye où se trouvaient ‘’de Gaulle’’ et ses éléments. Il m a dit qu’il a arrêté les agresseurs, mais à l’époque on ne pouvait pas discuter. Je suis allé directement voir le président, Tibou Camara est là, il peut témoigner. J’ai plaidé pour que les enfants soient libérés, il a fini par accepter. Je suis revenu à Hamdalaye. ‘’De Gaulle’’ a refusé de les libérer. Il a fallu que le président lui parle pour qu’il comprenne, après leur conversation moi j’ai immédiatement quitté. C’est tout ce que je connais » explique Resco Cas-marrant. Face aux questions de la défense et du pro-crieur l’ancien homme fort de la ville de Cona-cris a nié tous les faits qui lui ont été reprochés. Il rejette la responsabilité sur le commandant ‘’De Gaulle’’ qui n’est plus de ce monde et estime que l’affaire a été montée par après pour salir son nom. Resco jure qu’il méritait des remerciements et non un jugement. Même si les victimes présentent encore les stigmates de cette barbarie de 2010.
Le général Nouhou Thiam lui n a pas pu donner sa version des faits. Avant qu’il ne prenne la parole, le prési du tribunal a renvoyé l’audience au 25 juin prochain. A l’issue des débats, chaque camp a tiré le drap de son côté : « Nous attendons que la partie civile apporte la preuve des allégations portées contre nos clients. Nous sommes persuadés que ce dossier est vide » lance Mohamed Traoré, un des avocats de la défense. Les avocats des plaignants eux restent confiants : « On est passé aux débats de fond, mais il y a beaucoup d’incohérences dans les propos du commandant Resco. Il a opté pour la négation, au file des débats nous démontrerons que les faits qui lui sont reprochés sont fondés et que cava aboutir à sa condamnation » explique Maître Alpha Amadou DS Bah.