RSF, Reporter sans frontière, le machin qui classe les pays en fonction de la liberté de la presse a pondu son rapport 2018. Au total, 180 pays ont été classés, et la Guinée pointe à la 104è place.
A la tête du classement, la Norvège 7,63, la Suède 8,31, les Pays-Bas 10,01, la Finlande 10,26, la Suisse 11,27, la Jamaïque 11,33, la Belgique13,16, la Nouvelle-Zélande 13, 62, le Danemark 13,99, la Costa-Rica14,01. La surprise est que dans ce top 10, aucune puissance mondiale qui pourtant se veulent démocratique. La France pointe à la 33è places avec 21,87 derrière quatre pays africains.
Le premier pays africain, le Ghana avec 18,41 pointe à la 23è place, suivi de la Namibie 26è mondiale avec 20,24, l’Afrique du Sud 28è mondiale avec 20,39, le Cap-Vert 29è mondiale avec 20,39 et le Burkina Faso pointe à la 41è place avec 23,33 ferme la marche des top 5 africains. Le pays de Bob Woodward et Carl Bernstein pointe à la 45è place avec 23,73. La Chine, la Syrie, le Turkménistan, Erythrée et la Corée du Nord constitue la queue.
En Guinée, les journalistes dans la tourmente titre l’ONG. Classée 101è en 2017, la Guinée se retrouve à la 104è place un an plus tard. Un total perdu de trois points. En Guinée, le régime du président Alpha Condé n’est pas tendre envers les médias. Nombre de journalistes ont dû fuir le pays à la suite d’articles controversés. Le gouvernement tente périodiquement de censurer les médias critiques sous des prétextes administratifs (suspension de radios en novembre 2017) ou juridiques (offenses contre les institutions, publications de « fausses nouvelles ») ou bien encore financiers (défaut de paiement des redevances dues à l’Etat). Il arrive même que la Haute Autorité de la Communication ne réponde pas aux demandes d’agrément des médias pour ensuite leur reprocher de ne pas être en règle. Le président tient souvent des propos sévères envers les médias nationaux, internationaux et les organisations de défense de la liberté de la presse. N’attendez pas qu’on vous prive de l’information pour vous défendre, demande RSF.
Depuis 2002, RSF publie des rapports qui évaluent dans 180 pays le degré de liberté dont jouissent les journalistes, établis sur des critères fondés sur le pluralisme, l’indépendance des médias, qualité du cadre légal, sécurité des journalistes. Dans ce classement, plus vous avez des points, moins bien vous êtes classé, c’est le qui perd gagne.