Après l’inauguration du nouveau siège de la MDP, le beau monde s’est dirigé dans un réceptif huppé de Kipé, pour une causerie sur le thème : « La responsabilité du journaliste dans le traitement des informations relatives au renforcement de la démocratie, notamment dans l’environnement numérique ». La rencontre vise à identifier les défis auxquels les médias sont confrontés en période électorale mais aussi à mettre en évidence leur rôle, pour promouvoir le processus démon-crac-tique en Guinée. Le ministre des Tas, conseillé personnel du Prési Alpha Grimpeur, manitou de nos Industries et PME, le P’Tit Bout Kamara, a présidé la cérémonie en lieu et place du Premier ministre, Ibrahima Cas-Sorry Fofana, qui aurait d’autres chats à fouetter. Comme la prési de la Haute autorité de la complication, La Martine Condé. Elle aussi s’est faite représenter par une « vice-présidente », un titre qui viole la loi L003 portant Attributions, Organisation, Composition et Fonctionnement de la Haute Autorité de la Communication. Au mépris également de la même loi en son alinéa 5, article 7 qui stipule : « En cas d’empêchement, la Présidence est assurée par le doyen d’âge des membres du conseil ». La Martine Condé ne l’a-t-il pas fait par ignorance de la loi ou pour d’autres raisons ? Allez savoir ! Il se murmure que La Martine ne souhaiterait pas être interpellée à cette occasion sur le non renouvellement de l’accréditation d’un certain correspondant historique d’un média international en Guinée. Mais passons !
« Précarité indescriptible » des médias
Amadou Tam-tam Camara a ouvert le bal, avec la déclaration commune des associations professionnelles des médias, qui remue le couteau dans la plaie. « En Guinée, nous croyons, plus que jamais, qu’il y a besoin de soutenir les hommes et femmes de médias qui vivent des heures extrêmement difficiles dans l’exercice de leur métier tant sur le plan matériel que sécuritaire. Les médias en tant qu’entreprises ne font pas exception à cette précarité indescriptible qui tire vers le bas et menace de façon sérieuse la continuité et la lucidité dans la pertinence des structures de presse. » Il égrène aussi les situations qui exacerbent et accélèrent la chute des entreprises de presse, malgré le caractère public du service rendu et pour la plupart gratuit. Il s’agit notamment du « montant trop élevé de la redevance annuelle, l’étroitesse de l’assiette de la subvention accordée aux médias privés qui a été rabotée à l’extrême passant de 5 milliards 224 millions de francs guinéens en 2018 à seulement 3 milliards de francs guinéens en 2019, le manque criard de la culture de la publicité. » Il rappelle le besoin plus qu’impérieux d’adopter, promulguer et publier dans le Journal Officiel, la loi portant Droit d’accès à l’information publique. Cela permettra aux journaleux de contribuer de façon efficace, à la promo de la bonne gouvernance et à l’émergence d’un équilibre social dans le pays. Même que la presse guinéenne a besoin de rattraper son retard infrastructurel à l’image de beaucoup de pays de la sous-région à travers la construction d’une Maison de la presse digne de nom. Un appel solennel a été lancé à l’endroit du Prési Alpha Grimpeur et à son goubernement pour « aider la presse guinéenne » à se la doter.