Le feuilleton Mamady 3 Kaba à la CENILE est loin de connaître son épilogue. Alors que l’élection du nouveau dirlo du machin en charge des sélections est attendue dans les prochains jours, le ton commence à monter sérieusement entre le CNOSC-G (Conseil national des organisations de la Société civile de Guinée), organe qui a «désigné» le juriste, et l’opposition politique. Chaque entité décoche des flèches à l’encontre de l’autre qu’il juge soit proche du barreau soit du pouvoir politique. En début de semaine, l’opposition politique a récusé Mamady 3 Kaba, en estimant que le CNOSC-G est en train de jouer le jeu du pouvoir, en proposant un militant à la tête de l’institution. Une prise de position qui a fait sortir Dansa Kourouma, bosse du CNOSC-G, de ses gonds: «Eux, ils vont même prendre des gens à l’étranger, qui n’ont aucune affiliation avec leurs partis politiques, pour les envoyer à la CENI. Ils sont libres de voter pour qui ils veulent. La classe politique guinéenne n’a rien à me dire sur la désignation de nos commissaires, parce que nous n’avons rien à leur dire sur le choix de leurs commissaires. Le plus souvent, ils font des critères subjectifs, ils peuvent même se permettre d’envoyer leurs propres filles. Ils n’ont aucune injonction à nous faire. Ce sont des manœuvres dilatoires qui visent à jeter l’opprobre sur une personne qu’ils ont eux-mêmes applaudie dans ses prestations, quand il a géré l’audit du fichier électoral. Même si c’est l’ensemble des partis politiques de la Guinée qui se réunissent aujourd’hui, ils n’ont aucun pouvoir d’interférer dans nos choix. Ils n’ont aucune leçon à nous donner». Dansa Kourouma n’exclut cependant pas des discussions avec le Barreau : « Aujourd’hui, nous sommes prêts pour tout dialogue, toute négociation qui respecte la dignité de nos différentes organisations et qui consacre l’indépendance de la société civile. Mais si le barreau bénéficie d’un soutien de l’opposition, cela prouverait une connivence entre eux, qui influencerait la présidence de la CENI et les choix de la société civile. Si cette connivence se maintient, alors je préfère qu’il dialogue avec l’opposition ».
L’opposition, elle, campe sur sa position: Dansa Kourouma aide le pouvoir à installer un militant à la présidence de la CENILE : «Il s’agit d’une mauvaise application de la loi, d’un mépris de la part de certains citoyens, notamment monsieur Dansa Kourouma qui aurait dû se rendre compte qu’il n’a ni la qualité ni la compétence de remplacer Maître Kébé. Un seul exemple : Si un commissaire de l’UFDG venait à mourir, c’est l’UFR ou le BL qui va le remplacer ? On se connaît dans ce pays. Il y a eu débat autour de la destitution de Kéléfa Sall, autour du projet de la nouvelle Constitution, on connaît les prises de position de Mamady 3 Kaba, il a toujours défendu la position du gouvernement et du RPG. C’était l’avocat défenseur du pouvoir dans les débats juridiques», assure Me Amadou Diallo, de l’UFDG.
La fin des quiproquos autour de la désignation de Mamady 3 Kaba à la CENI n’est pas pour demain.

Yacine Diallo