Alpha Seny Camara, procrieur de la république, a jeté un pavé dans la mare. Dans un point de presse tenu ce lundi 10 août 2020, le magistrat a annoncé l’inculpation deux hauts cadres de l’Autorité de Régulation des Postes et Télécommunications (ARPT), pour « faux et usage de faux » et « détournement de deniers publics » pour un montant total de 51 millions de dollars américains, soit près de 500 milliards de nos francs. Si les faits reprochés sont graves, le Procureur n’a pas toutefois révelé l’identité des inculpés, mais promis de faire éclater la vérité.
Cette nouvelle affaire de gros sous n’est pas sans rappeler les couacs autour du paiement de la licence 4G de l’opérateur téléphonique ORange, où les 45 millions USD de la première tranche avaient mis des mois à rejoindre le trésor public. L’institution avait alors déclaré les avoir laissés dans un compte de transit. Révélée suite à une mission du FMI, il avait fallu le tollé suscité par cette affaire pour que ces fonds arrivent à bon port.
Quelques heures plus tard, dans un décret lu à la radio télé-bidon nationale, Aminata Kaba, la directrice générale adjointe de l’ARPT, a été transférée à la Société de Gestion du Backbone National (SOGEB), où elle remplace Mamy Diaby, ex DGA, affecté à son tour à l’ARPT. Le nouveau DGA vient donc en renfort pour éteindre l’incendie né de ce scandale.