D’abord, il a expliqué l’opportunité de la création de l’institution : « Quelque chose manquait dans les précédentes Constitutions. Les gens n’osaient pas attaquer les gouvernants, en justice. Il était indispensable de créer un organe intercesseur entre citoyens et pouvoirs publics. Un complément à l’Institution nationale indépendante des droits de l’Homme ». Ainsi, le Médiateur de la République a été prévu au titre 11, article 127 et suivants de la Constitution. Dans toute société organisée, dit Me Béavogui, l’esprit ce n’est pas la confrontation, mais l’arbitrage, la médiation, le règlement pacifique des conflits. Même qu’en droit privé il y a des centres d’arbitrage, ce qu’on a « calqué ».

Selon le magistrat, l’équilibre des pouvoirs n’est pas seulement l’exécutif, le législatif et le judicaire. Il faut d’autres institutions pour avoir une société stable, d’où le Médiateur de la République. « Les gens pensent que l’Etat de droit c’est seulement les institutions et les règles de droits. Non. Dans un Etat de droit où les gens ne peuvent pas faire valoir leur prétention, ce n’est pas un Etat de droit. Si on ne vulgarise pas les notions de droits de l’Homme, pas de possibilité d’annuler un acte administratif, pas la possibilité de censurer les lois, ce qu’on n’est pas dans un Etat de droit ».

L’intrus

Dans ses interventions, le fameux sujet d’éventuel troisième mandat a surgi. Me Béavogui estime que même si le CNT n’était pas légitime, personne n’a contesté ses actes. Avec la douloureuse expérience des régimes précédents (26 ans et 24 ans) respectivement, « nous avons estimé que deux mandats suffisent. Au-delà, le Président risque de devenir un monarque. C’est pourquoi on a limité le nombre de mandats à deux. Non renouvelable ». De préciser que le principe de la laïcité, de l’unicité de la Guinée et le nombre de mandats sont des intangibilités constitutionnelles et ne peuvent faire l’objet d’une modification. L’esprit de ce verrou dit-il, est d’éviter de retomber dans les mêmes situations qu’avant. Même que ce n’est pas des politiciens qui l’ont fait, mais juristes et syndicalistes.

Les journaleux (dé)formés ont juré de promouvoir le Médiateur de la République auprès du populo en mettant l’accent sur ses pouvoirs et le caractère gratuit de ses services.