« Nous demandons la renaissance de l’Etat. C’est la base d’un fonctionnement normal d’un pays. Nous souhaitons que l’administration ne soit pas taillée sur les couleurs des partis politiques. Ce n’est pas que les Peulhs qui sont ciblés dans l’administration. On a aussi des cadres Malinkés, Soussous, Forestiers licenciés arbitrairement ou mutés ailleurs. L’action d’Alpha n’est pas orientée contre une ethnie, mais contre le peuple. Il travaille avec un groupe sectaire, un clan, les privilèges sont à ce clan » a rappelé M. Bourouno.

Diviser pour régner

Pour lui, « l’opposition républicaine est en confiture. Le Président avait indiqué que dans deux ans, il n’y aura plus d’opposition. Cette machine est en marche. Le PEDN avait mis en garde ses collègues. Il ne fallait pas accepter de le rencontrer séparément. Parce que sa stratégie, c’est de diviser. On n’a pas été compris. D’autres sont satisfaits de leur popularité et d’autre de hautement représenté le chef de l’Etat. Mais, il y a une solution : la constance dans la vision politique. Celui qui est aujourd’hui président a été opposant des années, mais constant. Nous lançons un appel à nouveau à la constance pour reconstruire la classe politique ». Et de poursuivre : « Le Code électoral qui a été démembré par la Cour Constitutionnelle devrait être resoumis à l’Assemblée nationale parce que c’est une loi organique. Elle devrait être examiné par la commission loi, l’inter commissions, puis adopter en plénière. Ces étapes ont été biaisées. Le bureau de l’Assemblée nationale peut représenter l’Assemblée, mais ne peut pas engager l’Assemblée nationale. Promulguer la loi alors qu’il n’a pas suivi ce processus est un hold-up. Et tous les signataires de l’Accord sont responsables de cette situation ».

Situation Electorale

Les calendriers électoraux n’ont pas été respectés, pourtant il a prêté serment sur la Constitution qui fixe les délais exacts de la tenue des élections (communales, régionales, législatives, présidentielles), dans notre pays avec les dates et les mandats. « Rappelez-vous que pour les législatives, il a fallu un bilan humain lourds, des casses, des pillages pour qu’un semblant d’élections soit organisé. Une élection catastrophique. La non-tenue des élections communales menace la démocratie. La démocratie ne se limite pas à l’élection du président de la République, c’est aussi l’élection des chefs de districts, maires, conseillers communaux etc. Jusqu’à présent, il n’y aucune visibilité pour la tenue de ces élections. La tenue des élections législatives en 2018 est menacée, mais il n’y a même pas un organe pour les organiser. Et si on n’organise pas les élections communales en 2017, cela aura une répercussion sur les législatives de 2018. Cela pourrait affecter aussi l’organisation de la présidentielle de 2020. C’est tout le calendrier électoral qui est menacé en Guinée. Nous demandons le respect de la loi sur les accords politiques. Ces accords aussi sont signés avec beaucoup de mauvaise foi. On a signé des accords en 2013, 2014, 2015, 2016, donc on n’a aucun intérêt à accumuler des accords alors que la crispation politique demeure. Au pire des cas, on vit les séquelles d’un éventuel troisième mandat, arrestations arbitraire, menaces contre les journalistes et les hommes de cultures », a prévenu François Bourouno. 

La casse à Démoudoula

Selon le porte-parole du PEDN, les déguerpissements à Démoudoula sont injustes à la limite des conditions humaines, mais aussi le dysfonctionnement de l’Etat. Il a rappelé que le ministère de la Justice avait émis un arrêté pour interdire les déguerpissements sur une période donnée. « Le même gouvernement déguerpis les gens sur la même période. Quelle contradiction ? Il y a des gens qui sont dans les sphères de l’Etat qui sont dans le périmètre de déguerpissement qui n’ont pas été déguerpis. Ceux qui ont été déguerpis ont été ciblés. Nous demandons justice pour ces citoyens qui ont subi du tort. Parce qu’on gouverne pour le peuple et non contre le peuple. Les gens construisent anarchiquement, il faut assainir le cadastre, mais avec sérénité et justice.

A la société Forêt Forte de Nzérékoré, les travailleurs sont menacés de licenciement. L’Etat ne dit rien. Au contraire, le gouvernement est en train de parrainer un lobby visant à réduire le nombre des employés. Nous sommes contre cette démarche ».

Insécurité

« Attaques, assassinats, nous ne sommes plus en sécurité. On parle de reformes, mais les attaques continuent. Qui a vu les auteurs, les interpellations, les procès ? Le gouvernement est quelque part complice. Sinon l’assassinat de Mme Boiro, de Diaouné, du commissaire Bangoura et tant d’autres ne resteraient pas impunis. L’auteur, c’est la faiblesse du gouvernement ».