Les violences qui perdurent depuis le lendemain du scrutin du 4 février, inquiètent les nounous du réseau du fleuve Mano. Le 9 février, en conférence de presse à Coléah, elles ont exhorté la classe politique, les jeunes, les institutions républicaines et l’ensemble de la population guinéenne à la retenue, au dialogue. Elles invitent toutes les parties prenantes à privilégier les recours légaux, se référer au Code électoral et à mettre en œuvre les clauses des accords signés entre les acteurs politiques.

Le REFMAP (Réseau des femmes du fleuve Mano pour la paix) entend sensibiliser les Guinéens aux conséquences d’un basculement chaotique. Elles veulent éviter à la Guinée ce qui s’est passé dans les pays voisins.

« Tout le monde s’est félicité du caractère paisible du processus de vote. Mais avant la proclamation des résultats, on constate une déchirure supplémentaire du tissu sociopolitique. Car tout simplement, un groupe d’individus croit qu’on l’a volé, triché ou je ne sais quoi. Je pense que le Code électoral tranche la question. Et la CENI est la seule institution habilitée à prononcer les résultats finaux et globaux des élections locales », a expliqué, la présidente, hadja Saran Daraba Kaba. Qui a ajouté : « Pourquoi faire du tort à des citoyens qui n’ont rien à voir avec ce qui se passe dans les officines politiques. Nous appelons les gens à une prise de conscience. Nous sommes héritiers d’un passé glorieux en Afrique. Donc, nous ne pouvons pas sacrifier cela à cause de la colère ou d’un malentendu. Il faut que les Guinéens s’entendent parce que désormais, tout ce qu’on fera, c’est sur la base d’une entente ».

La présidente du réseau estime que chacun peut être artisan de la paix. Tout citoyen doit militer dans ce sens, car poursuit-elle, les Guinéens ne méritent pas ce genre d’agissements : blessures, tortures, division. Elle appelle également les jeunes à « la responsabilité, à se tenir à l’écart des violences pour pouvoir préparer un avenir meilleur. »