Après les affrontements entre jeunes et forces de police qui se sont poursuivis jusque tard la nuit hier, la situation a encore dégénéré ce matin dans la zone de Wanidara. Vers 7h, des jeunes pour la plupart des mineurs, ont barricadé la route, empêchant toute circulation. Munis de gourdins, ils ont affronté les flics de la police qui répliquaient avec du gaz lacrymogène. Des coups de feu sporadiques ont même été entendus. Les flics qui pourchassent les jeunes dans le quartier se livrent à quelques bavures : ils s’attaquent aux passants, renversent même des marchandises de certains étalagistes. Un flic en cagoule, visiblement excédé par ces courses-poursuites a lancé : « Comme vous aimez la pagaille on va vous aider à pagailler ».

Les violences de la journée d’hier ont occasionné d’énormes dégâts dans cette zone. Plusieurs personnes ont vu leurs motos retirées par des badeaux à la T5, un jeune poignardé au dos. Un autre adolescent a été blessé par balle. Selon ses explications, Abdoulaye Baldé qui fait la dixième année au collège Sangoyah a reçu une balle au ventre vers 17 h, alors qu’il quittait l’école. Il reçoit actuellement des soins dans une clinique de la place où la balle a été extraite. Bon nombre des jeunes, arrêtés lors de ces altercations et détenus à l’escadron de Wanidara sont libérés contre paiement d’une somme de 300 000 francs glissants. Au moment où nous écrivions ces lignes(13h 30), les jeunes qui ont érigé des barrages sur toutes les ruelles qui mènent dans les quartier, s’observent avec les forces de l’ordre. Comme si c’était un moment de pause.