Le mercredi 19 septembre, Cheick Touré secrétaire gênant du syndicat des travailleurs du port et député suppléant à l’Assemblée Nationale a été déféré à la maison centrale de Coronthie et ce après avoir passé une nuit au Tribunal de Première instance de Kaloum. Il est accusé de diffamation et de dénonciation calomnieuse à l’encontre du chef de l’Etat et de son fils.
Maître Salifou Béavogui chargé de sa défense affirme avoir plaidé dans un premier temps pour la remise en liberté de son client, en vain. « Il a été placé en garde-vue, nous avons plaidé pour qu’il soit à notre disposition, pour retourner le lendemain, mais notre demande n’a pas été agrée, et finalement il a été placé en garde-vue avec délocalisation pour des raisons de sécurité », a dit l’avocat de la défense.
Par ailleurs, il indique que la décision d’instruire le dossier malgré l’immunité parlementaire de son client. « Dans son pouvoir, dans ses attributions, madame la présidente, a pris une ordonnance, désignant le doyen des juges d’instruction de Kaloum à l’effet d’instruire à charge et décharge la procédure concernant mon client. Devant le juge d’instruction, nous avons soulevé l’obstacle juridique à la poursuite de mon client, autrement dit, nous avons soulevé l’immunité parlementaire. Parce que mon client est bénéficiaire d’un arrêt de la cour constitutionnelle qui lui confère la qualité de député à l’Assemblée Nationale en attente d’installation au mois d’Octobre en sa qualité de suppléant. Nous avons opposé cet obstacle à la poursuite dès lors que la procédure avait été prise en information, donc il n’y avait pas de flagrant délit ». Avant de soutenir que son client, Cheick Touré, a été placé en détention provisoire malgré leur demande de maintien de liberté. « Dans sa sagacité, le doyen des juges d’instruction après l’avoir inculpé pour les faits précités a décidé de le mettre en détention provisoire. Nous avons estimé que notre client bénéficie de la présomption d’innocence. Les faits n’étaient pas établis, nous les avons contestés immédiatement. Et, nous avons sollicité humblement chez le juge d’instruction que notre client soit relâché en attendant la suite de la procédure », dixit Salifou Béavogui. Face à cette situation, l’avocat de la défense compte faire appel immédiatement de la décision du juge d’instruction. « Nous n’avons pas été suivis par le magistrat instructeur qui a décidé de placer Cheick Touré en détention provisoire. Et, il a pris une ordonnance dans ce sens, contre laquelle nous allons demander appel pour en être débattu devant la chambre de contrôle de l’instruction de la cour d’appel de Conakry, parce que les motifs de sa détention provisoire ne sont pas réunis », martèle l’avocat.

Marguerite Mara