Rien ne va entre Chantal Cole et ses employés de TATV-Chérie FM. Ce lundi 3 septembre, le collectif des travailleurs du groupe SGI Médias a rendu publique une déclaration dans laquelle il a dénoncé la décision « unilatérale » de la PDG madame Chantal Cole. Celle-ci aurait refusé de payer intégralement les salaires de ses employés sans donner de raisons et sans tenir compte de la conjoncture économique du pays.

Selon Saa Alou Yombouno, deuxième porte-parole du collectif, cette grogne est intervenue après avoir épuisé toutes les voies de recours internes. « Le 15 juillet 2018, journalistes, animateurs et techniciens se sont réunis  pour se pencher sur la question. Il a été décidé de revendiquer le paiement des reliquats de deux mois. L’information a été remontée aux cadres de la direction qui se sont engagés à transmettre à leur tour le message à la première responsable de SGI Médias ». Ce qui n’a pas été fait selon le journaliste. A la fin du mois de juillet Madame Chantal Cole décide cette fois de payer les 100% des salaires mais en déduisant ce qu’elle qualifie d’absence dans ces montants ». Une décision jugée inacceptable par les travailleurs, déterminés à aller à l’affront. « Il a fallu une pression énorme à travers un préavis de grève pour qu’elle cède en s’engageant à payer les reliquats des mois de mai et de juin et le salaire entier du mois de juillet. Jusqu’au 2 septembre 2018 les employés disaient encore n’avoir pas reçu tout le montant».

Nonobstant, les grognards avaient décidé de reprendre le boulot. A la surprise générale, Chantal Cole a ordonné l’arrêt de certaines émissions et la fermeture de la télévision Africa Today TATV. Egalement, les employés ont constaté l’inaccessibilité du site tamtamguinee.com. Il n’enfallait pas plus pour mettre le feu aux poudres. « C’est ainsi que les travailleurs ont décidé de lancer une grève générale et illimitée depuis le vendredi 31 août  2018. Cette grève que nous avons lancée est une façon d’attirer l’attention des autorités en charge de la communication sur les conditions que traversent les employés du groupe SGI médias. Ce comportement de la PDG Chantal Cole face à ses travailleurs démontre clairement que nos emplois sont menacés » regrette les frondeurs. Ils disent être déterminés à défendre vaille que vaille leurs droits dans le respect de la procédure légale.

Interrogé sur le sujet, Aboubacar Condé le directeur de l’information de Chérie FM  et Africa Today TATV repond avec insistance : «Pour le moment je n’ai pas de commentaire à faire, nous nous battons pour trouver la solution».  Après avoir déploré le retard de la saisine, le SPPG (Syndicat des professionnels de la presse privé de Guinée) a réagi face à  la situation que vivent les journalistes et techniciens de Chérie FM et Africa Today TATV actuellement. Sidy Diallo, secrétaire général du syndicat annonce  qu’un couloir de négociation sera ouvert pour rapprocher  les positions. Selon lui, la PDG Chantal Cole absente de la Guinée reste injoignable. Néanmoins, il espère rentrer en contact avec elle rapidement pour résoudre la crise. « Ce que nous pouvons faire, c’est d’entamer une négociation pour rétablir nos amis dans leurs droits. S’il doit y avoir séparation, il y a des procédures de séparation à respecter. Ce n’est pas obligatoire que des personnes restent ensembles, même dans le foyer. Mais il faut que la séparation soit à l’amiable ». Cette situation vient ainsi relancer le débat sur la mise en place de la convention collective qui inclut le contrat de travail  entre les patrons de médias et les travailleurs.

Les journalistes et techniciens de Chérie FM et Africa Today TATV comptent organiser une autre mobilisation devant la Haute autorité de la Communication pour se faire entendre et y déposer à travers un mémorandum.