Convoquée par décret présidentiel le 7 août dernier, la première session extraordinaire 2018 de l’Assemblée nationale a pris fin ce mardi, 4 septembre au Palais du peuple. Les 23 jours de travaux sont marqués par l’adoption de la loi de finance rectificative de l’exercice 2018 et le projet de loi relatif à l’asile et à la protection des réfugiés en République de Guinée. Contrairement à la précédente session, des insuffisances ont été constatées au niveau de certaines prévisions et mobilisations de recettes de la part des régies financières identifiées. Une situation qui a mis l’Etat dans l’obligation de baisser son budget de 10%. Malgré cela, Mohamed Lamine Fofana ministre conseiller spécial de la Présidence de la République chargé des relations avec les institutions républicaines, a estimé que l’ouverture de cette session avait deux enjeux majeurs. C’est notamment celui de « l’amélioration de la gouvernance économique et financière » et celui de « compléter l’arsenal juridique de protection des droits fondamentaux de l’Homme tel qu’il découle des instruments juridiques internationaux, régionaux et sous régionaux ratifiés par la Guinée » a-t-il déclaré.

Selon Ben Youssouf Keita, le président de la commission santé, jeunesse, sport, art, culture patrimoine historique et membre du groupe parlementaire libéral démocrate, cette baisse de recettes est une parfaite illustration de la mauvaise gestion l’Etat. « Cette loi de finance rectificative, au lieu qu’elle permette d’accroître  les recettes, nous avons vu qu’elle a montrée clairement que les recettes vont baisser. Ce qui ne favorise pratiquement pas le développement de la nation en 2018 » a regretté  le député.

Le président de la commission Economie et Finance, Michel Kamano a quant à lui tenté de convaincre son collègue député en donnant des explications. « Ce sont d’abord les recettes qui ont baissé. Quand celles-ci baissent, bien évidemment, la conséquence logique veut qu’on baisse les dépenses. Donc les dépenses ont été conséquemment baissées pour maintenir l’équilibre ». Le député de la mouvance a par ailleurs recommandé au gouvernement de négocier avec ses partenaires « de façon à ce que vous ne viviez pas au-dessus de vos moyens. Si vous ne faites pas une bonne moisson, vous ne mangez pas beaucoup ».