L’attaque du cortège de la Petite Cellule Dalein Diallo, le 23 octobre dernier est encore sur toutes les lèvres. A l’assemblée générale de l’UFDG de ce samedi 27 octobre, les nerfs étaient au vif. Fanatiques et autres responsables du parti, persuadés que leur champion a frôlé la mort à la Bellevue, ont exprimé leur ras-le-bol. Ils ont également intimé au patron de l’UFDG de mettre fin à toute forme de dialogue avec le pouvoir et de snober définitivement les invitations du Prési Alpha Grimpeur. C’est Abdoulaye Bah, candidat déchu de l’UFDG à la mairie de Kindia qui a donné le ton : « Nous condamnons avec la dernière énergie cet acte ignoble et criminel qui a visé notre président. Nous demandons au gouvernement, s’il y en un, de rechercher les auteurs et les commanditaires. Nous avons fait l’objet de violence à Kindia, mais nous avons résisté. Ils ne gagneront pas, l’heure de la vérité a sonné. Levons-nous pour faire face à ce pouvoir de honte. Ils veulent nous intimider pour légitimer ce hold-up. Ils ont détruit des maisons, des boutiques, volé des biens. Qu’ils détruisent toutes les maisons, mais l’UFDG ne reculera pas ».

La Petite Cellule Dalein Diallo, lui, s’est étonné de la mobilisation spontanée des autorités après son agression, alors que les victimes des manifestations politiques n’ont pas connu un début de justice : « Je suis choqué non pas par la tentative d’assassinat contre ma personne ou par la démolition de la maison de ma belle-famille, mais par l’arrogance du pouvoir. L’heure est à la résistance. En ce qui me concerne c’est une simple tentative, mais il y’a eu 97 personnes qui ont été assassinées. Elles n’ont pas eu droit à la compassion du gouvernement, elle n’ont pas eu droit à la justice. Pour mon cas, il semble qu’une enquête est déclenchée. La police scientifique serait réquisitionnée, les experts en balistique sollicités. Cela me gène, moi je ne suis pas mort. Ceux qui sont morts n’ont eu droit à aucune commission d’enquête. Cette attitude du gouvernement est criminelle ».

L’opposition respire-lacrymogène projette des manifs dès la semaine prochaine. Le chef de pile de l’opposition qui soupçonne Alpha Grimpeur de vouloir tripatouiller la Constitution appelle à la résistance : « Il a pris l’option de s’octroyer un troisième mandat par la violence, il faut qu’on organise la résistance. On n’a pas le droit de fléchir, baisser les bras serait synonyme de trahison à l’encontre des 97 personnes tuées. Des gens sont arrêtés depuis quelques jours. La meilleure manière de lutter pour leur libération est de continuer à lutter. Il ne s’agit pas de négocier avec le gouvernement la libération de tel ou de tel. Organisons nous, manifestons, montrons notre indignation. Je ne négocie pas avec le gouvernement parce que la meilleure négociation c’est la rue. Qu’il nous envoient tous en prison, mais ne reculons pas. Il s’agit maintenant de se battre contre l’injustice, l’impunité et l’installation sélective des exécutifs communaux. Il faut qu’ils sentent qu’on est dans la résistance. N’ayez peur de rien, nous pourrons tous nous retrouver soit au cimetière de Bambéto, soit à la sûreté, mais n’abdiquons pas. S’il veulent nous assassiner qu’ils le fassent, mais nous ne reculerons pas. Dans les dictatures la place des patriotes, c’est soit à la présidence, soit en prison »