Ce lundi 4 février, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Abdoulaye Yéro Baldé était face aux journaleux. En trois parties, il a fait le bilan de l’Enseignement supérieur en Guinée depuis 2010. L’état des lieux avant 2010, les réformes et les perspectives. De l’état des lieux, le ministre a souligné que le système souffrait de la non maitrise des effectifs des étudiants ; l’absence des technologies de l’information et de la communication dans l’éducation, la faible valorisation des résultats de recherche et d’innovation technologique, et l’inadéquation entre formations offertes et besoins du marché. Il a élaboré six axes pour redresser la situation : améliorer la gouvernance, l’accès et l’équité, la qualité, les compétences, la motivation du personnel, renforcer le volume, l’efficacité et l’efficience du financement et enfin promouvoir la coopération scientifique et technique.

Acquis

Parmi les acquis, il y a l’augmentation du budget de l’éducation. En 2010, dit-il, le budget du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique était à 400 milliards Gnf. Aujourd’hui, il est à 900 milliards GNF. « C’est une nette progression de l’intérêt accordé à l’enseignement dans son ensemble. Si on prend tous les trois secteurs de l’Education en 2010, le budget global était de 5% du budget national. Aujourd’hui, il est entre 15 et 17% du budget global. On vise les 30% ». Le ministre Yéro Baldé reconnaît tout de même qu’il y a encore du travail à faire pour atteindre au moins les 30% du budget au profit des trois secteurs. L’autre acquis, c’est le recouvrement de plusieurs milliards affectés aux universités privées. « Les subventions aux universités privées à partir de 2014 dépassaient les subventions des universités publiques. A partir de 2018, nous avons inversé la tendance pour accorder beaucoup plus d’appui aux institutions publiques : infrastructures, équipements, laboratoires de recherche. Mais depuis que les réformes ont été enclenchées nous avons pu investir plus de 400 milliards en infrastructures et équipements. Le recensement biométrique a détecté près de 30 000 fictifs. Ensuite il n’y a plus d’orientation dans les universités privées. L’Etat peut faire sur les deux ans près de 300 milliards GNF d’économie ». Malgré tout, l’enseignement supérieur a besoin de 4 200 milliards pour les investissements.

Des tablettes, le ministre souligne que son ministère est en discussion avec une entreprise française, et prochainement, « nous comptons installer une usine d’assemblage des tablettes à Mamou ». Pour l’amélioration de la gouvernance, des Conseil d’administration sont en train d’être mis en place dans les institutions d’enseignement supérieur.

Perspectives

Pour la construction d’infrastructures des projets et chantiers sont en cours, à Gamal, Labé, Kindia, Dalaba, Faranah, Nzérékoré, Mamou. Et qu’un établissement sera construit pour abriter l’Université de Kankan. Après ce sera N’Zérékoré. Pour le transport des étudiants, un réseau de transport sera mis en place. Et l’Etat compte également encourager les bacheliers à embrasser les filières scientifiques, techniques au détriment des sciences sociales. Les internats vont reprendre et le service militaire aussi. En ce qui concerne la faculté de médecine, le ministre a précisé qu’elle pourrait rouvrir l’an prochain : « Si tout va bien, l’année prochaine on va commencer à recruter. Mais avec mention bien, places limitées et sur concours. On veut la meilleure faculté de médecine en Afrique dans les 10 prochaines années ». Pour lui, si d’éminents médecins y ont été formés, la qualité a décliné depuis une dizaine d’années suite à la corruption. Il fallait y mettre fin.