Du 16 au 23 août, la Guinée accueille la 35e réunion ordinaire conjointe du Comité technique de l’Agence monétaire ouest-africaine, (AMAO). L’objectif est d’assurer la mise en œuvre des directives des chefs d’Etat et de gouvernement prises lors du sommet d’Abuja pour la mise en place de l’union monétaire. C’est aussi l’occasion d’évaluer le niveau de performances des Etats membres par rapport aux critères de convergence.

Gnanga Komata Gomou, premier vice-gouverneur de la BCRG a rappelé que cette réunion se tient dans un contexte marqué à l’international par les tensions commerciales entre les Etats-Unis et ses partenaires commerciaux, et au niveau africain par la signature de l’accord de la Zone de libre échange continentale africaine. « Dans notre région, nous nous réjouissons de l’engagement des chefs d’Etats et de gouvernements d’aller vers la monnaie unique de la CEDEAO. Cet engagement s’est traduit par un consensus dans le cadre de la politique monétaire sur le régime des changes et sur le nom de la future monnaie commune. Aussi, nous nous réjouissons des mesures en cours pour la mise en place de la future banque centrale commune. Les travaux de nos assises doivent s’inscrire dans cette trajectoire ».

Pour parvenir à la monnaie commune, des critères ont été établis, critères à satisfaire pour tous les pays membres. Momodou Bamba SAHO, Directeur de l’AMAO rappelle ces critères : « un déficit budgétaire qui doit être inférieur à 5%, non financement de ce déficit par la Banque centrale du pays concerné, disposer de réserves suffisamment importantes pouvant couvrir 3 mois d’importation. Enfin, maîtriser l’inflation qui doit être inférieure à 10%. Dans ce domaine, la performance s’est détériorée en 2018 car seuls deux États membres (Cap-Vert et Togo) ont rempli les quatre critères primaires ». Sieur Saho invite les autres Etats membres à plus d’efforts : « Comme l’échéance est fixée à 2020 pour l’entrée en vigueur de la monnaie, les chefs d’Etat ont invité à une approche graduelle pour parvenir à l’union monétaire, donc la directive est que les Etats membres s’attellent à renforcer leur performance afin qu’en fin 2019, ces pays puissent respecter les critères établis, en particulier dans le domaine budgétaire, afin d’améliorer les résultats au regard des critères de convergence ».

Réunion des superviseurs

En même temps, le collège des superviseurs des 6 pays (Gambie, Ghana, Guinée, Libéria, Nigeria et Sierra Leone) de la Zone monétaire de l’Afrique de l’Ouest, ZMAO, se sont réunis pour se concerter et délibérer sur la meilleure façon de superviser les institutions financières et développer des pratiques de supervision transfrontalière. Kémo Condé, directeur général de la supervision des institutions financières de la BCRG a annoncé que lors de cette 34è réunion du collège des superviseurs de la ZMAO, ils comptaient « adopter les principes de Bâle II et III, la promotion de l’inclusion financière, la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, l’adoption des normes IFRS, la modernisation des infrastructures financières, l’harmonisation des normes et pratiques de supervision… ».

Gnanga Koma Gomou a invité les superviseurs à accorder une attention particulière aux difficultés bancaires en rappelant la confiance de la population dans les systèmes bancaires. L’altération de cette confiance pourrait avoir des conséquences dramatiques en cas de ruée sur les dépôts.

Oumar Tély Diallo