Nicéphore Soglo et (not so)Goodluck Jonathan, deux anciens chefs d’Etat du Bénin et du Nigeria conduisent une mission en Guinée au compte du National Democratic Institute (NDI) et la Fondation Kofi Annan (KAF). Avec d’autres membres de ces organismes, la délégation a rencontré la classe politique guinéenne ce mardi. Officiellement, ils évaluent les préparatifs des sélections légis-tardives prévues pour février 2020. Après les échanges sur le processus électoral et les crises politiques, il a été question du 3è mandat.

Au sortir de la rencontre avec les opposants, le chef de file a fait le poing. « On n’a pas manqué de leur faire part de nos préoccupations, des divergences qui existent entre le pouvoir et nous. D’abord, le non achèvement des élections locales, la mauvaise organisation des élections locales, et bien entendu par rapport au 3ème mandat. On a bien expliqué et ils semblent être au courant. Ce sont des africains patriotes, qui, visiblement, souhaitent contribuer à l’ancrage de la démocratie et de l’État de droit. Je suis convaincu qu’ils vont rencontrer les autorités. Après ça, ils décideront de ce qu’il y a lieu de faire… Je ne pense pas qu’ils sont là seulement en leur nom. Ils sont là au nom d’une bonne partie de la communauté internationale. Je pense qu’après avoir pris connaissance de la lecture que chacun fait de la situation, puisqu’ils ont écouté la société civile, les membres du FNDC aujourd’hui, ils ont écouté les partis politiques membres du FNDC, ils vont écouter le pouvoir, ils ne manqueront pas de faire des propositions ». Plus important encore, estime le chef de file de l’opposition, la présence de ces deux anciens chefs d’Etats prouve qu’après la présidence, il y a une vie, des honneurs, de la considération, des responsabilités exaltantes.

Pour Sory Sow, un représentant de la mouvance pestilentielle, les politiques font un amalgame là où il n’y a aucun problème. « Par rapport à la nouvelle Constitution, la mouvance a tenu à souligner clairement qu’il n’existe aucun rapport entre la volonté de doter le pays d’une nouvelle Constitution et toute autre velléité d’un troisième mandat. Pour la mouvance présidentielle, doter la Guinée d’une nouvelle Constitution répond uniquement au besoin de développement actuel du pays. Elle n’a aucune volonté quelconque de présenter le président Alpha Condé pour un troisième mandat ». Pour la mouvance, le projet de nouvelle Constitution s’inscrit dans cette volonté de doter le pays d’instrument fort afin de créer d’institutions fortes pour la pérennisation de la démocratie et de développement de la Guinée. Des ténors du RPG arc en ciel, il n’y avait aucun. Ni ministre ni député.

Oumar Tély Diallo