Du 12 au 14 mars, les journaleux de (Le Lynx, La Lance, www.lelynx.net et Lynx FM) ont été outillés, entre autres, sur l’investigation et son cadre juridique, la macro-économie, la fiscalité, la corruption, la criminalité transfrontalière. L’initiative est du Groupe de presse Lynx, appuyée par la fondation OSIWA (Open society initiative for West Africa), lire Initiative pour des sociétés ouvertes en Afrique de l’Ouest. Bernard Cesari, formateur venu de la France, a déclaré que la rencontre consiste à donner des «repères aux journalistes de façon à ce qu’ils soient plus aptes à faire leur travail, de ne pas se perdre sur certaines parties de leur enquête et éventuellement pouvoir réorienter leurs enquêtes s’ils trouvent des éléments intéressants.» Mohamed Diallo, l’Administrateur adjoint du Groupe, a indiqué que la formation a été organisée pour répondre à un besoin en termes de réalisation des investigations dans les différents médias du groupe. «Les enquêtes sont de moins en moins réalisées dans la presse guinéenne. Nous avons fait ce constat au Lynx, c’est pourquoi nous avons décidé de former une grande partie de notre personnel sur les investigations. Nous avons jugé utile d’inviter quelques confères à travers les associations des médias, afin de leur faire profiter également de cette formation. Nous pensons que c’est quelque chose de pertinent et nous estimons que nos confères gagneront un peu plus à valoriser les enquêtes », ajoute-t-il.
Le Groupe Lynx attend désormais des articles d’enquête de la part de ses journaleux sur des sujets divers, car «nous avons, nous médias, énormément des responsabilités vis-à-vis des citoyens.» Yala-le-Gros Lynx, l’Administrateur gênant du Groupe, a remercié les formateurs et les participants pour l’intérêt accordé à l’initiative.
Alpha Ibrahima Baldé, reporter à la radio Lynx FM : «Je me réjouis de cette formation sur le journalisme d’investigation. Il faut sortir un peu du factuel pour faire des investigations, car c’est ce qui accroche aujourd’hui plus les auteurs ou les lecteurs. Suivre cette formation sur le cadre juridique est très intéressant. Lorsque je faisais des articles, je les publiais sur ma page Facebook sans savoir que j’étais exposé à des poursuites judiciaires. Désormais, quand je fais un article, je le diffuse sur mon média avant de le publier sur les réseaux sociaux. »
Mamadou Diallo a précisé qu’une formation interne débutera dans quelques jours. Elle sera axée, selon lui, sur l’organisation de la rédaction à l’ère du numérique. Mais «la partie la plus intéressante, c’est que nous allons mettre à profit les connaissances que nous avons acquises, pour mener des enquêtes, notamment dans le cadre économique, sur la gouvernance », conclut-il.

Yaya Doumbouya