Le FNDC, Front national pour la défense de la Constitution, a appelé les citoyens de Conakry à une journée ville-morte, ce 21 avril. Histoire de protester contre l’installation d’une assemblée nationale monocolore «illégitime», l’exploitation de la crise sanitaire à des fins politiques, mais aussi dénoncer le harcèlement judiciaire et la détention de ses militants. Mais, cette fois, le mouvement n’a pas suscité d’engouement chez les citoyens.

Cosa, dans le quartier Bantounka 1, réputé pour sa détermination à accompagner les mouvements de protestations politiques et sociales, était calme. Les gens vaquaient à leurs occupations, la circulation comme d’habitude. Les boutiques, magasins et kiosques ont ouvert. Les  pharmacies, les stations-services, les ateliers de couture et de soudure, les deux marchés de condiments dans les environs également. «Moi, je ne peux pas suivre un mouvement dans ce contexte sanitaire difficile. Ce qui doit préoccuper tous les Guinéens actuellement, c’est la pandémie», estime un jeune commerçant, en ouvrant son conteneur d’accessoires de téléphone portable. Selon lui, le Front national pour la défense de la Constitution dispose de peu de forces désormais pour empêcher les députés de s’installer à l’Assemblée nationale. «Actuellement, les gens se préoccupent du Covid-19, tout le monde est inquiet. Et aussi le Ramadan arrive en fin de semaine. Je pense que le FNDC devrait attendre après le Ramadan et le coronavirus pour reprendre les manifestations. Sinon, je ne vois pas comment ils réussiront à mobiliser les gens pour protester contre ce régime», a déclaré Mamadou Diouldé Barry, à l’arrêt de bus de Cosa.

A Bambéto, quelques boutiques et magasins sont restés fermés et l’ambiance habituelle n’est plus au rendez-vous. Aucune présence des forces de l’ordre dans les carrefours, mais les PA (Point d’appui) sont tenus par les gendarmes et les policiers.

Yaya Doumbouya