Depuis son avènement au pouvoir en décembre 2010, le régime du Prési Alpha Grimpeur s’est beaucoup illustré dans la violation des droits et des libertés en Guinée, y compris les plus élémentaires. Ces derniers temps, en quête d’un troisième fauteuil, lui et son clan ont multiplié, de façon flagrante, les actes de violation des droits et libertés fondamentales dans le bled afin d’arriver à leur dessein. D’où le courroux des organisations et des associations de défense des droits de l’Homme évoluant en Guinée : AVIPA, OGDH, FIDH, LIGUIDHO, MDT. Le 14 mai à Cona-cris, quatorze d’entre elles, se sont fendus d’une déclaration pour condamner les agissements du pouvoir qui grimpe sur les droits et libertés « acquis au prix d’énormes sacrifices ».
Les ONG ont tout d’abord appelé à l’arrêt des violences policières ayant entraîné des pertes en vie humaine, des atteintes à l’intégrité physique et des dégâts matériels. «Nous condamnons les violences enregistrées le 12 mai dernier à Coyah, Dubréka et Kamsar, et nous exigeons l’ouverture immédiate d’une information judiciaire qui permettra de faire la lumière sur les violences commises dans ces localités. Nous appelons aussi les autorités à mettre fin aux arrestations arbitraires et à la libération, sans condition, de toutes les personnes arbitrairement détenues pour avoir exprimé leurs opinions », réclame la déclaration, non sans accuser le goubernement de profiter de la crise sanitaire (mal gérée), pour pousser ses pions.
Le FNDC, Front national pour la défense de la Constitution observe la trêve à cause du Covid-19. Seulement voilà, ses membres font régulièrement l’objet de séquestration, d’arrestation et d’emprisonnement. Depuis des semaines. «Au moment où l’Humanité est préoccupée par la pandémie du coronavirus qui a fait près de 300 000 morts à travers le monde, les autorités guinéennes mettent à profit cette crise sanitaire pour engager une chasse contre les opposants à la nouvelle Constitution, qui permet désormais au Président Alpha Condé de briguer deux mandats de plus. Cette chasse se traduit par des arrestations et détentions arbitraires, des enlèvements, du harcèlement judiciaire et des actes d’intimidation contre les défenseurs des droits humains», fustigent les défenseurs des droits de l’homme. Fassou Goumou, Bella Bah, Ibrahima Diallo, Sékou Koundouno et Oumar Sylla alias Foniké Mengué (toujours détenu) du FNDC, en ont fait les frais.
Côté ONG, l’on peut citer Saïkou Yaya Diallo, le directeur exécutif du CPDH, Centre de promotion et de protection des droits humains. Arrêté dans la matinée du 7 mai par des hommes encagoulés dans le quartier Concasseur, (buisson de Ratoma), puis inculpé par le TPI de Dixinn pour violences, menaces, voies de faits et injures publiques. Il est depuis détenu à l’Hôtel cinq étoiles de Coronthie. Selon la déclaration, il « souffre de diabète et n’a pas eu accès à ses médicaments durant toute la période de sa détention» à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ). «Ce nouveau mode opératoire des forces de sécurité viole les règles de procédure pénale et vise à museler les défenseurs des droits humains. Il révèle la volonté manifeste des autorités guinéennes de restreindre l’espace des libertés fondamentales et de violer les principaux instruments juridiques internationaux et régionaux auxquels la République de Guinée a souscrit librement», tance la déclaration, avant de réclamer la libération immédiate et sans condition de tous les détenus. Qui vieillira, verra !

Yaya Doumbouya