Les cours en lignes, lancés le 27 avril par le ministre de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation, Mory Sangaré, ont pour objectifs de limiter la propagation de la Covid 19 dans le bled. Ces cours qui passent à la télévision sont exclusivement réservés aux élèves des classes d’examen 2019-2020. Les candidats y rencontrent d’énormes difficultés. Quelques-uns rencontrés çà et là expliquent leurs difficultés.
Amadou Bailo Ly, élève en terminale Sciences Sociales, au lycée Semyg, situé dans la commune de Matoto : «J’ai eu à suivre de temps en temps ces cours en lignes, mais je trouve que rien n’est satisfaisant dans ce qu’on y raconte. D’ailleurs, sans mentir, je ne comprends absolument rien. Les professeurs qui dispensent ces cours sont très rapides et personnellement, quand un professeur est rapide, je ne comprends rien. Les écritures au tableau sont très loin, on n’y voit absolument rien. Franchement je suis déçu ».
Pour cet autre, avoir le courant est un problème dans le quartier, à plus forte raison allumer la télé et suivre un cours. « Nous n’avons même pas d’électricité dans mon quartier. C’est la seconde fois que je fais le bac, donc je révise avec mes anciens cahiers. Les professeurs qui dispensent les cours ne le font pas bien. Moi, je ne comprends absolument rien et je pense que tout le monde n’a pas le même niveau de compréhension. Ce qui est difficile pour moi peut être facile pour un autre. Peut-être que d’autres arrivent à comprendre, mais franchement les cours en ligne, c’est pour les pays développés.
«Nous connaissons tous, la situation de notre pays» fait remarquer Seydouba Soumah, élève de Terminale en Sciences Mathématique au complexe scolaire Michelle Obama, à Dar-es Salam. D’ajouter : «Je ne souhaite pas une année blanche, mais notre année scolaire a été perturbée. Je préfère reprendre une troisième fois si nécessaire, pour sortir avec un bon niveau ». Seydouba Soumah, demande à ses camarades de se fier à leur cahier car l’Etat n’est pas en mesure de leur assurer une bonne formation. « Alors prenons notre destin en main ! »
Même son de cloche chez Mouctar. «Depuis que les cours en ligne ont commencé, je n’ai pu rien suivre. D’ailleurs, les cours à la télé ne m’ont jamais captivé et le temps qui y est consacré s’avère très court. A l’école, nous consacrons 2 à 3 heures par matière, tandis qu’à la télé, c’est juste de 30 à 40 minutes que les cours durent. Est-ce que dans un laps de temps aussi court, un élève peut assimiler quelque chose ? Le Gouvernement guinéen ne se fout pas mal de l’éducation des élèves. Raison pour laquelle nous manquons de bons cadres, c’est vraiment déplorable. Si les élèves de la capitale ont du mal à s’en sortir, ceux de l’intérieur feront comment ?» En attendant, la fin de la COVID-19, plus d’un candidat devra prendre son mal en patience.

Kadiatou Diallo