Si ce n’est une OPA hostile, ce sera alors une opération de démantèlement systématique qui semble menacer l’UFR, le Parti de Sidya Touré. Il ne doit pas être le seul dans le viseur des hackers, que dis-je, des crackers, puisque le pouvoir avait promis de grimper le plus haut possible pour anéantir les partis poétiques de l’opposition démocratique. Pour des raisons non encore explicites, l’UFR semble accueillir, à son corps dépendant, les dernières salves de l’ennemi invisible. Aujourd’hui, les départs sont le lot quotidien du parti.

« J’ai démissionné pour des raisons de convenance personnelle. Vous savez, le parti, c’est l’esprit d’équipe pas d’une seule personne. Donc la démarche du parti ne m’a pas plu et ne me convenait pas aussi. C’est pourquoi, j’ai jugé nécessaire de me retirer, comme je suis rentrée par la grande porte à l’UFR parce que j’étais à l’UDG au niveau du bureau exécutif.
Il y a six mois, j’ai arrêté toutes les activités au sein du parti, vu la gestion opaque du parti…»

Ainsi parlait Hadja N’Gamet Camara, Coordinatrice de l’UFR à Forécariah depuis 2014. Sa lettre de démission est tombée le lendemain de celle de Badra Koné, secrétaire à la jeunesse. Au sommet de la pyramide, on minimise sans expliquer. En fait, personne ne semble vouloir bégayer sur les nombreux départs que le Parti a enregistrés, de feu Briqui Momo à Hadja N’Gamet Camara en passant par Makalé Traoré, Daraba Saran, Maurice Zogbélémou, Moualim Touré, Deen Touré, Baïdy Aribot et j’en passe. Peut-être hasarder une explication reviendrait-il à présenter la Guinée et les Guinéens dans toute leur nudité. Il serait certainement fastidieux d’énumérer toutes les raisons qui ont poussé un certain Zogbélémou Togba à fuir l’UFR après son séjour au CNT où il parlait et agissait au nom du parti de Sidya. Comme il serait hasardeux de revenir sur la désertion de Capi Camara sans penser au poste de Directeur d’Hôtel qu’il convoitait ou aux opérations d’achat de cadres qu’il réalisait à ciel ouvert.

Il est quasi certain que Sidya se retrouve aujourd’hui au cœur de la promesse du Président-Grimpeur d’en finir avec l’opposition avant de rendre le tablier. Le leader de l’UFR a dû le sentir dès qu’on lui a filé le brûlot de Haut représentant d’un chef d’État qui n’a jamais délégué quoi que ce soit à qui qu’il soit. Les promesses ont dû être mirobolantes. En tout cas, peu après qu’il a pris « ses fonctions » aux abords de Sékhoutouréya, l’un des anciens fidèles des fidèles de l’.UFR, Baïdy Aribot, a lancé une consultation dans les milieux-jeunes et moins-jeunes en vue de former un gouvernement Grimpeur. Avec une forte dose de cadres issus de la Basse-Guinée. Plus d’un observateur s’attendait à voir Sidya ou son représentant monter au Palais de la Colombe. Ce qui aurait conforté Alpha Grimpeur dans sa conviction de détenir dans sa besace et à coût sûr, trois des quatre régions du pays-sans-État dont il a hérité sans gloire. Les acrobaties de l’histoire n’auront pas permis à Baïdy, l’auteur du slogan : « Tout sauf Alpha » de se muer en bras droit monsieur le Grimpeur, avec la bénédiction de Sidya Touré. Qui regagne alors l’opposition et le FNDC avant de se voir dans l’obligation de vendre ou de fondre. Un bateau n’a qu’un capitaine – surtout s’il s’appelle RPG- et le passager, Basse-Guinée. Demandez à Kassory, il vous le dira illico !

DS