Le régime du Président Grimpeur piaffe d’impatience de voir accomplie son œuvre de révision des lois que le CNT avait élaborées dans la douleur. Après la constitution, c’est au tour des lois organiques d’essuyer la médiocrité de nos parlementaires croupions. Déjà, si honte était guinéenne, la constitution grimpeuse issue des « consultations» du 22 mars n’oserait pas lever la tête pour regarder celle de 2010 droit dans les yeux. Tant elle souffre d’insuffisances et d’amputations indues.
La Cour Constitutionnelle n’a pas fini de bégayer sur les incohérences et les manquements qu’elle a engendrés que le pouvoir décide de saisir son assemblée « nationale » pour réviser les lois sur la presse. Naturellement, Alpha Condé, clique, parti, partisans et courtisans ne se sont jamais souciés de libertés individuelles et collectives, à plus forte raison, de liberté de la presse. L’adage est bien connu dans les milieux du Grimpeur : « N’est presse que celle qu’Alpha achète, pressure et exploite pour imposer sa vérité absolue. Tout le reste n’est que futilité indigne d’attention et de respect. Le Président-fondateur ne dormira pas avant d’avoir vidé de leur contenu les lois 2010/ 002/ et 03/CNT/du 22 juin 2010 portant liberté de la presse et composition de la HAC
Le CNT avait révisé la loi / 91/ 005/ du 23/12/ 91 élaborée par le CTRN pour y apporter des améliorations notables, dont la décriminalisation des délits de presse. Que monsieur Alpha Condé prend pour une camisole de force, et qu’il souhaite vivement mettre à la poubelle. Comme Ebola, il y voit une opportunité. Fidèle à ses habitudes, le chef de l’Exécutif guinéen, en bon père de famille cachotier, n’a pas voulu distribuer à l’avance le projet de sa nouvelle loi destinée à bâillonner les médias. La seule certitude est qu’il a une dent particulièrement acérée contre l’article 6 de la loi 003 du 22 juin 2010 relative à la composition de la HAC
Sous le régime du Général Conté, le président de la République nommait trois représentants au Conseil National de la Communication, dont le président. Le CNT en a ramené le nombre à un seul, qu’il a pris le soin d’appeler membre, juste pour éviter que la moutarde ne lui monte au nez lors des plénières. Sait-on jamais ? Alpha, Professeur de droit, fort de 40 ans de lutte politique pour l’enracinement de la démocratie et de l’Etat de droit en Guinée, nous propose une HAC monocolore, insipide, composée de 11 membres désignés: trois, par le président de la République ; deux, par le président de l’Assemblée Nationale ; un, par le Conseil Supérieur de la Magistrature ; deux, par les associations de presse ; un, par les Postes, Télécommunications et NTIC; un, par le collectif des imprimeurs, des libraires, des bibliothécaires et des archivistes ; un par le collectif du Cinéma et de la Photographie. Dans la mauvaise HAC que le CNT avait mise en place, la presse avait cinq représentants sur onze, parce que c’est de presse qu’il s’agissait. C’était apparemment trop aux yeux du Grimpeur. Dans la future loi, le pouvoir a déjà sécurisé neuf sièges sur onze. Il n’est pas du tout difficile d’acheter les deux autres, si jamais ils ne sont pas acquis à leur arrivée. Vous verrez !
DS