Des manifestants ont attaqué le domicile du Haut Représentant du Chef de l’Etat, Claude Kory Kondiano, le 24 juin, au quartier Khabitaya, commune de Matoto. Le cauris a dû appeler au secours sans tarder. La répression, non plus, n’a pas tardé ! On déplore des blessés et deux véhicules vandalisés dans la basse-cour du Haut Représentant du Chef de l’Etat.

Les raisins de la colère ? Claude Kondiano aurait jeté très peu de cauris pour gagner les faveurs du Président-Grimpeur afin d’assurer un minimum de services sociaux de base en faveur du populo du coin. Un transformateur, tombé en panne, n’a pu suffisamment émouvoir Kory Kondiano. Au poing que celui-ci n’a pas hésité à demander à des voisins qui voulaient attirer son attention sur cette obscurité récalcitrante, d’aller se faire voir ailleurs. Ils n’ont pas gobé. « Nous pensons qu’il peut résoudre notre problème comme c’est le lui le Haut Représentant du Chef de l’État. Il pouvait le faire, car il est de notoriété publique que ce transformateur ne peut pas, à lui tout seul, servir tout le quartier. Parce que la charge est lourde. Nous sommes allés le voir pour qu’il nous aide, mais il n’a rien fait », s’énerve un voisin qui souhaite garder l’anonymat. Peut-être que le Haut Représentant du Chef de l’État filtre les priorités puisqu’il représente quelqu’un qui n’est jamais absent. Sait-on jamais ?

Abdoulaye Sylla, un des manifestants raconte : « Hier soir, on a tenu une réunion pour décider de manifester pacifiquement ce matin contre les délestages dans le quartier. Ce matin, on a barré la route. Hier, comme Kory Kondiano est rentré à 22 h, on s’est dit qu’il devait aller au travail ce matin. La nuit, lui, il allume son groupe électrogène pendant que nous, on est dans l’obscurité. Cela fait trois semaines qu’on n’a pas le courant. Pendant qu’on était dans la rue, les policiers sont venus dans un pick-up. Le président Koundiano a appelé deux autres pick-ups en renfort. À l’arrivée du quatrième, on nous a demandé de libérer la route, mais on a refusé ».

Les jeunes ont opposé un niet à la soviétique à la demande de dégager pour le cauris. Alors, les forces de l’ordre ont usé des gaz lacrymogènes pour les disperser : « Parmi les agents, certains étaient en cagoule. Un autre a essayé de tirer sur une dame. C’est quand je lui ai lancé une pierre qu’il s’est mis à l’abri. Cela permit à la dame de rentrer dans la maison. Les agents sont entrés dans le quartier, ils ont tiré sur un jeune et l’ont atteint au pied. Pendant qu’on lançait les pierres, un petit, derrière moi, a reçu un projectile à la tête. Nous l’avons conduit dans une clinique. Il a perdu beaucoup de sang. » raconte-t-il, visiblement frustré.

Après la dispersion, certains manifestants ont alors attaqué le Haut Représentant du Chef de l’État et ont vandalisé deux véhicules. Les sorciers de Taliby ne cessent de donner des soucis à EDG. Qui les répercute sur les populations. On ne sait même à quels cauris se vouer.

Oumar Tély