Sur l’autoroute Fidel Casse-trop, de nombreux gestes-barrières sont foulés aux pieds. Tant dans le transport en commun que dans les marchés. Si dans les bus de la Sotragui, rendus gratuits par le goubernement dans le cadre de la lutte contre le Covid-19, la distanciation sociale s’est jointe au port de masque pour s’imposer, tel n’est pas le cas dans plusieurs autres bus privés. La semaine écoulée, il nous a été donné de constater sur cinq bus privés roulant de la banlieue vers Kaloum et inversement, que les gestes-barrières n’étaient pas un souci majeur des voyageurs. La distanciation physique n’est guère de rigueur ; le port de masque, absolument «facultatif» alors que la pandémie est en train de s’étendre à travers les buissons du bled, faisant ainsi craindre une large contamination communautaire.
«Le masque est trop chaud. On ne peut pas tout le temps le porter, car quelquefois l’on a besoin de souffler», a lancé une jeune femme, le masque autour du cou, le dimanche 7 mai, dans un bus privé, entre Kaloum et Madina. «C’est vrai ! Mais les gens doivent aussi se protéger, car le Covid-19 est une maladie très contagieuse et dangereuse », réplique son voisin, qui porte son masque au-dessous du nez.
Les passagers restent serrés comme des sardines. Même quelques-uns restent debout dans le secret espoir de voir quelqu’un d’autre descendre pour prendre sa place. Personne, ni le distributeur de tickets, ni le conducteur, encore moins l’apprenti ne vous demandera de remettre ou de mieux porter votre masque, ni de garder la distanciation minimale recommandée. Pis encore, aucun de ces bus ne fait l’objet de contrôle de la part des flics de la routière. Où va-t-on ? Ceux-ci ne s’en prennent qu’aux taxis et aux taxi-motards. Ce sont ceux-là les vaches-laitières de nos hommes et femmes à multiples casquettes qui écument le secteur. Les minibus ? Pareil. Pourtant, au mois de mars dernier, le goubernement avait limité à trois le nombre de passagers par taxi ; de sept à dix par minibus. Mais la réalité est tout autre sur les routes de Doumbélane. Woïka !

Yaya Doumbouya