Le recensement des enseignants l’an passé, suite aux revendications du SLECG, a mis à jour un nouveau fichier. Parmi les enseignants qui ne se sont pas présentés devant les agents recenseurs, un certain Lansana Faya Millimouno. Les partisans du régime accusent alors Faya Millimouno de compter parmi les fictifs. Après le ministre de l’Enseignement Supérieur de l’époque, Dr. Aliou Baniré Diallo, nous avons rencontré le responsable des ressources humaines de l’ISSEG, Institut supérieur des sciences de l’éducation de Guinée. Mamadou Alpha Bah a reconnu que Faya Millimono est un enseignant-chercheur, affecté à l’Ecole normale supérieur, devenue ISSEG en 1992, le 1er septembre 1988. En 1993, il a bénéficié d’une bourse avec d’autres enseignants-chercheurs : Yaya Manet, Mamadou Dian Pounthioun, Diawadou Diallo. En 1999, Kassory Fofana, ministre des Finances d’alors a demandé que les boursiers soient payés au quart de leur salaire. « Faya faisait partie. En 2000, il y a eu un contrôle, les boursiers qui n’étaient pas présents, leurs salaires ont été suspendus. Faya en faisait également partie. De ce jour, jusqu’aujourd’hui, son salaire est suspendu. Pendant le recensement de 2019, dirigé par Pr. Bano Barry, Faya ne s’était pas présenté. Mais, à partir de 2000/2001, son bulletin qui venait à ISSEG était nul. A moins que ce soit autre chose, sinon administrativement, en ce qui concerne Faya, son salaire est suspendu à l’ISSEG depuis les années 2000. Il ne perçoit rien ». M. Alpha Bah explique que le salaire de Faya a été suspendu parce qu’il n’est pas revenu au pays.
Le responsable des ressources humaines de l’ISSEG explique que le refus des boursiers de revenir a découragé les partenaires: «Ce sont des gens qui ont fait perdre une grande opportunité à l’ISSEG, il y avait un projet de bourse à relais. Mais ils sont partis, ils ne sont plus revenus, les partenaires ont suspendu les bourses. Alors qu’ils avaient signé des engagements de revenir. Ce qui fait que la conservation des enseignants-chercheurs de haut niveau est très difficile en Guinée. »
Faya Millimouno insiste que son salaire a été coupé seulement deux ans après son départ, unilatéralement, non après sa formation. Le prétendu paiement du quart du salaire, Faya dit n’avoir jamais rien perçu. Même pas un centime. Et s’il n’est pas revenu, c’est parce que l’Etat a été le premier à rompre le contrat, alors que lui, avait une famille à entretenir.

Oumar Tély Diallo