Les jeunes de Macenta ont organisé une marche, ce jeudi 13 août 2020, à travers la ville pour réclamer des routes praticables, puis ont barricadé les abords de la mairie.

Sous escorte des forces de l’ordre, les manifestant scandaient : « On veut la route, on veut la route, 3è mandat wo woulé, pas de route, pas de développement, vive la jeunesse de Macenta, vive le développement de Macenta ». Les jeunes dénoncent « l’indifférence » des autorités face à la dégradation des routes dans les quartiers : cabossées, boueuses, avec des trous béants.

Akoï Guilavogui, un des manifestants cité par mosaiqueguinee dégaine : « Cette mobilisation n’est pas politique. Il s’agit d’exprimer notre mécontentement contre le maire qui ne fait rien pour cette commune. Vous pouvez le constater dans les rues de Macenta, il n’y a pas de route. Surtout en cette période hivernale, tous les accès sont impraticables. On n’en a assez et nous voulons que nos routes soient réhabilitées ». Pour les manifestants, le maire doit agir, c’est son rôle. Ils l’ont rappelé à l’ordre en barricadant les accès à la mairie, jusqu’à nouvel ordre, disent-ils, le temps qu’il règle la situation.

Les pauvres, s’ils savaient ! Le tronçon Kindia – Cona-cris en « chantier », les voiries urbaines de Cona-cris, sont dans la même situation, voire pire. Le ministre Moustapha Naïté, lors du conseil des ministres du 23 juillet, a fait savoir que la Guinée compte moins de 2 500 km de routes nationales bitumées pour un réseau long de plus de 43 000 km. Le bled est à la recherche de financement pour 1 650 km linéaires de routes (dont 965 km de routes revêtues et 685 km de routes en terre) et cela demande 978 milliards de francs glissants. Pas facile à trouver, dans un pays où les millions, qu’ils soient de dollars ou de francs glissants, disparaissent à longueur de journée dans les poches de nos « cadres ».

Oumar Tély Diallo