A l’occasion d’une réunion du comité inter-partis, ce 14 septembre, la CENILE a rendu publiques les statistiques finales du fait-chier électoral concocté pour un bail éternel au Grimpeur à Sékhoutouréyah. A l’examiner de près, l’on est tenté de croire qu’il n’y pratiquement pas match entre Alpha Grimpeur et ses adversaires, tellement que les disparités sont énormes entre les régions administratives de la Haute-Guinée, bastion du Chef de l’Etat et le Foutah par exemple, fief de la Petite Cellule Dalein Diallo, son principal opposant sur le terrain.. Ce sont au total 5 410 089 électeurs qui sont appelés à s’exprimer, le 18 octobre prochain. La région de Kankan s’adjuge 22% du corps électoral (soit 1 173 421 électeurs), à égalité avec les régions de Boké (433 494), Mamou (321 220) et Labé (424 832) réunies ! Suivent la zone spéciale de Conakry avec 19% (1 016 848), N’Zérékoré avec 14% (779 977), Kindia avec 13% (706 074), Faranah avec 9% (463 280). Des chiffres qui font rigoler les représentants de certains candidats, notamment l’UFDG : « La CENI s’est enfermée et a travaillé sur ce fichier électoral, alors que nous nous étions entendus que ceux qui devaient faire l’audit du fichier, c’étaient les Nations-Unies, l’Union Européenne et l’OIF. Au lieu que ce soit ceux qui ont dénoncé les faiblesses du fichier électoral qui viennent y travailler, on a fait venir la CEDEAO. Dans les chiffres que je viens d’entendre, il y a toujours des disparités régionales qui posent des interrogations. Ils nous ont dit qu’ils ont fait un bon travail, mais ce n’est pas leurs déclarations qui vont nous satisfaire » remarque Aliou Condé, vice-prési chargé des affaires politiques. Il donne pour preuve la sur-augmentation de l’électorat depuis 2010 dans les fiefs du RPG arc-en-ciel : « Le cas de Mandiana qui se trouve aujourd’hui à 203 331 électeurs, alors qu’elle n’avait que 84 367 électeurs en 2010. En 10 ans, Mandiana progresse de plus 141%. Il faut qu’on nous dise d’où viennent ces électeurs-là. Est-ce qu’il y a une génération spontanée à Mandiana ? Pourquoi cette concentration là-bas ? Qu’est ce qui justifie que les Guinéens se retrouvent massivement dans cette préfecture ?

Beyla, c’est pratiquement la même chose. Tout cela prouve qu’il y a des problèmes. Nous sommes aujourd’hui à 35 jours des élections. La loi guinéenne est claire : lorsqu’on finit de travailler le fichier, celui-ci doit être affiché pour que chaque Guinéen constate qu’il est dedans ou qu’il n’y est pas. Mais on nous appelle pour nous parler en même temps du fichier et de l’émission des cartes d’électeur. C’est quoi ça ? ».

Au RPG, on estime qu’il n’y a pas meilleur fichier que celui de la CENI. Mory Saran Soumaoro clame à qui veut l’entendre que le fait-chier a été assaini  « sur la base des recommandations de tous les acteurs ». Il ne reste plus qu’à savoir ce que ceux-là ont recommandé.