La basse Cour constitutionnelle a confirmé, il y a une semaine, qu’Alpha Grimpeur trônera sur les épaules du populo pendant les six prochaines années. Assuré  de se maintenir au pouvoir au-delà des deux mandats constitutionnels que lui accordait la Constitution de mai 2010, la bosse du RPG aux couleurs très peu arc-en-ciel ne chôme pas. Il s’est rapidement lancé dans une sorte de traque à certains responsables de partis politiques et de mouvements citoyens qui se sont opposés au 3e mandat. Les proches de son principal opposant, La Petite Cellule Dalein Diallo et des membres du FNDC en font les frais. Ibrahima Chérif Bah, vice-prési de l’UFDG est déjà à l’hôtel cinq étoiles de Coronthie. Il pourrait être rejoint par Ousmane Gaoual Diallo, Abdoulaye Bah, Cellou Baldé et Étienne Soropogui. Invité de nos con(.)frères de RFI, le Prési Alpha Grimpeur martèle : «Il n’y a aucune chasse aux sorcières. Personne n’est ciblé, sauf les gens qui sont accusés d’avoir commandité. Nous avons arrêté les gens, c’est à la justice de trancher. Il y a eu des biens publics et privés qui ont été cassés, il y a eu des morts, il est important qu’il n’y ait plus d’impunité que ce soit du côté des partis politiques ou du côté des forces de l’ordre.» Il impute la responsabilité des violences post-électorales à l’opposition : «Moi, j’ai été toujours contre la violence. Nous avons une opposition formée par les anciens Premiers ministres qui pensent qu’il faut s’imposer par la force.»

Le président de l’UFDG continue encore de revendiquer la victoire à l’issue du scrutin du 18 octobre. Un non-événement pour le Grimpeur : «Je n’ai pas de message à adresser à quelqu’un. Moi, je m’adresse au peuple de Guinée, je ne m’adresse pas à un individu». Mais il se trouve que des institutions internationales telles que l’Union européenne, des pays comme la France et les États-inouïs d’Amérique mettent en doute la crédibilité de l’élection. Le Grimpeur dénonce un deux poids deux mesures : «Quand j’étais Président de l’Union africaine, j’ai dit que les questions africaines doivent être réglées par les africains. Pour moi, l’élection c’est la CEDEAO et l’UA. Les deux ont dit que c’est l’une des élections les mieux organisées. C’est ce qui compte pour moi… Les gens qui parlent de la limitation de mandats, ce sont eux-mêmes qui soutiennent les gens qui ont fait 4 ou 5 mandats. En réalité, ils critiquent lorsque le Président n’est pas à leur service.»

Yacine Diallo