« Troubles à l’ordre public, menaces, destruction d’édifices publics et privés, atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation, troubles à l’ordre public par pillages et dévastation, incitation à la violence ayant entraîné des pertes en vie humaine, participation à la formation d’un gouvernement parallèle ». C’est le long chapelet de chefs d’accusation mis sur la tête d’Ibrahima Chérif Bah, un des cinq vice-présidents de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), le parti que dirige Cellou Dalein Diallo. 

Le prévenu a été inculpé ce vendredi 13 novembre par un juge d’instruction du tribunal de première instance de Dixinn et placé en détention à la Maison centrale de Conakry où il passera sa première nuit en prison. Depuis mercredi, celui qui fut également gouverneur de la Banque centrale de la République de Guinée (BCRG) sous le régime de feu Lansana Conté, était en garde à vue à la Direction centrale de la police judiciaire (DPJ). Il s’y était présenté librement vers 11h. Après qu’un contingent de sept véhicules de la Brigade de répression du banditisme (BRB) et de la BAC (Brigade anti-criminalité) a débarqué à son domicile situé à Lambanyi, en banlieue de Conakry. Les policiers avaient embarqué son neveu Mouctar Bah et son petit-frère de 28 ans, Aliou Bah. Les deux seront libérés le même jour vers 21h. 

Quatre opposants, poursuivis au même titre que Ibrahima Chérif Bah au compte des violences post-électorales en Guinée, sont toujours gardés à vue à la DPJ : Ousmane Gaoual Diallo, Abdoulaye Bah et Cellou Baldé, tous membres du principal parti d’opposition UFDG. S’y ajoute Etienne Soropogui, président du mouvement Nos valeurs communes, membre de l’Alliance nationale pour l’alternance démocratique (ANAD) qui a soutenu la candidature de Cellou Dalein Diallo à la présidentielle du 18 octobre dernier. Un scrutin remporté par Alpha Condé selon les résultats de la Commission électorale nationale indépendante, validés par la Cour constitutionnelle mais contestés par notamment le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée qui revendique la victoire.