« Cela fait bientôt deux mois que nous attendons la réouverture des frontières. Chaque jour, on nous dit demain, bientôt… », confie Diogo, un chauffeur de gros porteur en provenance de Pita. Comme lui, ils sont nombreux à faire la queue le long de la route Koundara-Sénégal, attendant impatiemment la réouverture des frontières, fermées au transport des marchandises à l’approche des élections présidentielles du 18 octobre en Guinée. 

D’autres ont abandonné la voie pour aller stationner sous des arbres, pour essayer de réduire les risques de l’inévitable pourrissement de leur cargaison, composée essentiellement de produits agricoles comme du gingembre, ou encore du poisson fumé. Alors que les moins courageux (ou les plus pragmatiques ?), qui transportaient notamment des légumes, se sont résolus à faire demi-tour dans l’espoir de pouvoir les écouler sur le marché guinéen avant leur décomposition. 

Joint au téléphone, Diogo aussi ne tardera pas à le faire. « Nous attendons trois jours à une semaine plus tard pour retourner, si les frontières restent fermées. Côté guinéen, la file d’attente s’étend du centre-ville de Koundara à Sambaïlo (distant d’une dizaine de kilomètres, NDLR). On constate la même chose du côté de Bhoundou Fourdou », où se trouve le cordon douanier guinéen. 

DL