Le triomphe du 18 octobre 2020 demeure sans doute celui du camp de la médiocrité, du clanisme, de l’imposture, de l’obscurantisme, de la haine et de l’inefficacité. Mais aussi et surtout le début de l’enfer pour les migrants guinéens de l’Allemagne. Un triomphe sans gloire qui a enfanté une horde de loup affamés, tuant encore et encore juste après la mascarade électorale du 18 octobre 2020 plus de 46 citoyens guinéens innocents et faisant de nos jours plus de 322 prisonniers politiques.

Ainsi donc, après la confirmation sans surprise par la Cour constitutionnelle à la solde de l’échec du greffe de la démocratie en Guinée le 7 novembre 2020, il est évident que l’alternance démocratique en Guinée est définitivement enterrée. Mais au fond, l’on se rend aussi compte que cette victoire dissimule mieux le déchaînement des luttes factionnelles qui parasitent non seulement les institutions politiques mais aussi les administrations publiques, les syndicats, les organisations dites régionales, les partis politiques, les entreprises et jusqu’aux Eglises chrétiennes ou aux organisations islamiques du pays. Donc cette victoire est aussi celle d’une médiocrité collective.

Ce triomphe ressort aussi les conséquences du découpage à l’équerre du continent africain consécutif à la Conférence de Berlin de 1885 qui a donné naissance à des États interethniques où cohabitent majorités et minorités n’ayant pas le même fondement social et sociétal. Un découpage donc source de division ethnique et politique, même si au fond, il n’y a pas forcément adéquation parfaite entre appartenance ethnique et adhésion politique. Avec cette victoire sans gloire, ils vont sans doute s’activer à faire triompher la fatalité au sein de la société guinéenne, pour ainsi faire triompher leur luxe et privilège sur le peuple de Guinée qu’ils ont rendu pauvre, inassouvi, arriéré, impuissant, malade, qu’ils ont tué et massacré à cause de leur pouvoir despotique et moribond. Ils continuent même au-delà des frontières guinéennes à terroriser et terrifier, comme l’atteste l’audio des jeunes migrants guinéens en Allemagne.

En effet, la Guinée est tenue par des fanatiques aux allures despotiques prêts à faire le sacrifice de tous les Guinéens pourvu qu’ils puissent garder le pouvoir. Et pour ce faire, c’est seulement en tournant le dos à ces monstres qui tiennent ce pays d’une main de fer;
c’est seulement en faisant preuve d’union, de bonté, de bon sens, d’humanisme et de solidarité qu’il sera possible de triompher sur leur conspiration, leur manipulation fourbe et cynique.

Ainsi, pour éviter que les ruines de ses démagogues ne soient éternelles, il faut à la Guinée un leadership, qui doit impérativement être cette personnalité attachante avec une valeur morale immaculée, n’instrumentalisant pas la politique sur fond d’ethnocentrisme politique. Il faut à la Guinée cet homme ou cette femme à l’image de Paul Kagamé, de feu Jerry Rawlings dont les actions sont capables de faire rêver ou inspirer les autres d’apprendre, de faire et devenir davantage. C’est à dire, cet homme ou cette femme politique qui, de par ses actes, mérite son statut de leadership ; ainsi, il verra que le temps d’arriver au sommet sera le plus court que possible.

Mr. Alpha Condé, « je préfère un futur imprévisible à un futur imposteur ». Et dans l’obscurité que vous nous avez imposée en Guinée et maintenant en Allemagne, j’avancerai au clair de ma plume. Et ma plume éclaircira les ténèbres et l’enfer que vous êtes en train de nous imposer en Allemagne. Puissent la douleur et la peine des migrants guinéens de l’Allemagne, cloîtrés et terrifiés par la présence de votre puissance monstre à Essen vous hantez à jamais ! Les migrants guinéens de l’Allemagne ne sont pas des animaux.

Aissatou Cherif Baldé, La politique autrement.