Ce 29 décembre, Reporters Sans Frontières a publié le classement mondial de la liberté de la presse. Le score de la Guinée est revu à la baisse, perdant du coup trois places. Notre pays rétrograde de la 107è place mondiale en 2019 à la 110è en 2020, sur 180 pays. Son score :-0,85. En 2020, plusieurs journalistes ont été interpellés et mis momentanément sous les verrous à cause de leurs plumes critiques. «En Guinée, le régime du président Alpha Condé n’est pas tendre envers la presse. Le Président tient souvent des propos sévères envers les médias nationaux et internationaux, et les organisations de défense de la liberté de la presse. Les autorités tentent régulièrement de censurer les médias critiques du pouvoir sous des prétextes administratifs ou juridiques. Ces dernières années, l’accréditation du correspondant de RSF et RFI a été suspendue à la suite d’une enquête sur la responsabilité présumée de militaires dans la mort de deux hommes», explique l’ONG.

Reporters Sans Frontière rappelle que plusieurs journalistes étrangers ont également été contraints de quitter le pays après des accusations, notamment «d’espionnage, montées de toutes pièces».

«Malgré la dépénalisation des délits de presse, avancée notable pour la liberté de la presse dans le pays, il arrive encore que des journalistes fassent l’objet d’arrestations et de détentions qui peuvent durer plusieurs jours. La révision de la loi sur la presse annoncée par le ministre de la Communication inquiète les professionnels du secteur, alors que la loi sur l’accès à l’information adoptée en 2010 n’a toujours pas été promulguée», dénonce RFS.

Thomas Dietrich, un journaliste français, avait été expulsé l’an dernier, à la veille des élections législatives du 22 mars dernier. Ce, après avoir publié des articles critiques au régime du Président Alpha Condé. En cette fin d’année, trois autres journalistes sont poursuivis par la ministre de l’Enseignement professionnel, de l’Emploi et du Travail, Djénabou Nabaya Dramé. Youssouf Boundou Sylla, coordinateur général du site Guineenews.org, Ibrahima Sory Traoré, administrateur général du site Guinee7.com, et Moussa Moïse Sylla, administrateur général du site Inquisiteur.com sont poursuivis pour diffamation dans l’affaire Nabayagate.

En outre, 50 journalistes ont été tués. Près de sept sur dix l’ont été dans des pays en paix et non dans les zones en conflits. Une légère baisse par rapport à l’année 2019 où l’on avait déploré 53 morts.

Yaya Doumbouya