Après que le Prési Alpha Grimpeur a arraché son troisième mandat au forceps, des voix favorables à un dialogue politique se sont multipliées. Histoire de réconcilier les positions et d’apaiser les tensions au sein de la classe politique guinée-haine. Le 6 janvier sur Espace Fm, Mamadou Sylla, le prési de l’UDG (Union démocratique de Guinée), a déclaré qu’il faudrait que le «perdant», en l’occurrence La Petite Cellule Diallo, reconnaisse la «victoire» de son adversaire avant de parler de dialogue. «Cellou Dalein Diallo est un croyant, musulman. Il n’a qu’à accepter sa défaite, cela peut faciliter un peu le dialogue. On ne peut pas dialoguer pendant qu’il se dit président et que l’autre aussi se dit président. Deux présidents dans un pays, c’est la pagaille. La crise, c’est là. Mais une fois que cela sera résolu,  à ce moment on va demander de dialoguer, ne serait-ce qu’à l’initiative des députés des deux bords politiques. On ne peut rien faire tant que le second n’accepte pas sa défaite. Tout est bloqué là. Mon problème aussi, c’est que l’on a trop de dialogues en Guinée, tout dort dans les tiroirs. Sans application», a indiqué Mamadou Sylla.  

L’opposant à l’opposant

A l’issue des élections légis-tartives de mars 2020, le leader de l’Union démocratique de Guinée a récolté quatre dépités, faisant de lui le chef de pile de l’opposant. Il conduit le groupe parlementaire ‘’Alliance patriotique”, forte de quatorze dépités. Mamadou Sylla a indiqué qu’il n’a pas réclamé le poste de chef de file, mais rappelle que c’est la loi qui le lui a conféré. «C’est un droit qui est intervenu tard quand-même. C’est un tort qui a été réparé.» Il a souligné que l’ex chef de pile de l’opposition, Cellou Dalein Diallo, aurait provoqué des frustrations dans la composition de son cabinet dont il faisait partie. «Beaucoup de partis alliés à l’UFDG ne se sont pas retrouvés dans le cabinet de Cellou Dalein Diallo. Il n’y avait que six personnes. Mais, moi, mon cabinet renferme quinze personnes. J’ai tendu la main à tout le monde. Je reconnais que l’UFDG et le l’UFR sont de l’opposition. Mais, c’est compliqué pour les partis qui ne sont pas allés aux élections et qui ne reconnaissent pas le Président, ni l’Assemblée nationale, de faire partie de mon cabinet», estime-t-il. Mamadou Sylla est un grand visionnaire. Il a tenu à récompenser absolument tout le monde. Comme il est le chef de file d’une opposition sans militants, le problème d’une éventuelle frustration se trouve résolu. Qui est fou ?

Yaya Doumbouya